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Le nouveau cheval de Troie d’EMC

Le leader mondial du stockage ne veut plus être connu que pour son matériel haut de gamme. Les logiciels d’administration sont au c?”ur de sa nouvelle stratégie.

Fin octobre, l’annonce par EMC, de sa dernière offre logicielle, prend tout son sens dans une stratégie de réalisme, selon Mike Ruettgers, chairman depuis 1992. “La demande des entreprises va dans le sens du stockage en réseau et de l’administration simplifiée”, explique-t-il. Et c’est bien d’administration simplifiée dont il est question dans la nouvelle gamme logicielle d’EMC, dont le noyau, Wide Sky, est présenté comme le “”middleware” du storage management”, c’est-à-dire l’interface de gestion entre les équipements de stockage de données. Ces produits permettront aux entreprises d’administrer à travers un seul point d’entrée tous leurs équipements de stockage, qu’ils soient estampillés EMC ou non.

Licenciements

À l’aune du réalisme stratégique, on notera que l’ouverture de ces systèmes arrive à point. Le leader du stockage (un tiers des parts de marché mondiales) a enregistré une chute de son chiffre d’affaires en logiciels de 27 % au troisième trimestre 2001 par rapport à 2000. Son chiffre d’affaires global est en recul de 47 % au même trimestre, soit une perte nette de 1,21 milliard de dollars (1,36 milliard d’euros). Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, EMC a annoncé un plan de licenciement de 4 000 personnes (23 % des effectifs) d’ici à juin 2002. Cette situation n’altère pas l’optimisme des dirigeants. André Andrieux, PDG France, voit dans ces dernières annonces la concrétisation “d’une évolution naturelle de la stratégie d’EMC vers le “software” et l’ouverture multiconstructeur”. Il balaie l’idée selon laquelle cette ouverture n’est viable que selon le bon vouloir des autres constructeurs : “Chaque constructeur peut clamer ce qu’il veut. La pression du marché imposera l’ouverture .” Pour l’heure, seul Compaq a conclu un accord avec EMC pour favoriser l’échange d’API (Applications Programming Interfaces) entre les deux compagnies. Ces interfaces sont indispensables pour l’administration conjointe de leurs systèmes respectifs.EMC parie aussi sur la croissance des investissements des entreprises en matière de stockage. “La part issue du matériel dans notre chiffre d’affaires va croître car les besoins vont doubler, et notre but est de maintenir notre part de marché en pourcentage sur un segment à très forte croissance. Mais dans les 5 ans, la répartition de notre chiffre d’affaires devrait être : 50 % matériel, 30 % logiciels et 20 % services”, explique-t-il. Afin d’assurer la croissance de la partie logicielle, EMC a monté son investissement en R & D à 800 millions de dollars en 2000, dont les trois quarts dans le logiciel. Un effort qui dénote la volonté de s’extirper du segment du matériel haut de gamme, où la concurrence demeure farouche, animée par lalliance Sun et Hitachi Data Systems, IBM et HP-Compaq.

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Christophe Dupont