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Le Niger résilie 1,7 million de numéros de téléphones portables

Pour assurer sa sécurité, depuis le mois de mars les autorités nigériennes ont demandé aux détenteurs de numéros de téléphones portables de s’identifier. L’opération vient de prendre fin.

Près du tiers des lignes de téléphones portables du Niger, soit plus de 1,7 million de numéros, ont été résiliées faute de détenteurs attitrés, dans ce pays menacé par le terrorisme, a annoncé le 26 novembre 2013 l’autorité de régulation nigérienne. « A compter de ce jour, les cartes SIM non identifiées ne pourront plus être utilisées », a lancé Almoustapha Boubacar, le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et de la Poste (ARTP), au cours d’un point de presse.

Quelque 1 728 225 détenteurs de cartes SIM anonymes, sur un total de 5 443 914 abonnés, ont vu leur numéro désactivé, a déclaré M. Boubacar, ce qu’ont confirmé les responsables des quatre opérateurs de téléphonie mobile actifs au Niger, présents à ses côtés.

Les autorités nigériennes ont pris en 2012 un décret exigeant le nom des abonnés, afin de « contribuer à la sécurité des citoyens et de l’Etat face au développement croissant de comportements délictuels et criminels », selon Niamey. Les titulaires d’une puce de téléphone cellulaire ont dû présenter leurs papiers d’identité aux opérateurs, lors d’une opération d’« identification » débutée en mars 2013 et terminée dimanche dernier. Les ventes informelles des puces « pré-activées » sont également interdites, selon M. Boubacar.

Si l’identification des abonnés, qui « permet d’obtenir des informations précises » sur ces derniers, est importante pour lutter contre la criminalité, elle est « vitale » pour un pays « constamment menacé par les terroristes », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.

Le Niger, pays pauvre aux frontières poreuses du Sahel, est régulièrement infiltré par des groupes armés venus du Mali ou du Nigeria. Après l’enlèvement de deux Français en 2011 à Niamey – finalement tués au cours d’une opération de sauvetage par les forces françaises près du Mali –, les enquêteurs avaient trouvé des puces et des téléphones portables permettant de remonter une piste nigéro-malienne passant par le Nigeria, d’après une source policière. Le numéro d’un « intermédiaire nigérien » entre Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb islamique avait ainsi été découvert, selon cette source.

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01net, avec AFP