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Le moral des cadres informaticiens se dégrade

Le déficit d’organisation et le manque de ressources arrivent en tête de leurs récriminations.

Si le ralentissement de l’activité économique n’a pas sapé le moral des cadres, les informaticiens font exception. Dans le dernier Cadroscope de l’Apec(*), seuls 8 % des informaticiens interrogés en 2001 se disent très satisfaits de leur situation professionnelle. Un indice qui prend en compte leurs relations avec leurs collègues et supérieurs hiérarchiques, leur rémunération ou l’intérêt des missions qui leur sont confiées. Cette proportion était de 12 % un an plus tôt. En additionnant ce chiffre à celui des ” plutôt satisfaits “?” nettement plus nombreux ?”, le climat de satisfaction reste toutefois largement positif (81 %).Cette petite baisse de confiance n’est pas due à une surcharge de travail. Les informaticiens sont même les mieux lotis dans ce domaine. ” Seuls ” 42 % d’entre eux estiment que leur charge de travail est excessive. Un chiffre en net recul par rapport à 2000 (54 %) et, surtout, à 1999 (64 %). Avec 88 % de bénéficiaires de la RTT, contre 77 % pour l’ensemble des populations cadres, les informaticiens profitent à plein de la réduction du temps de travail.

Six heures par jour de travail à l’écran

Les récriminations seraient avant tout d’ordre structurel, et non conjoncturel. Exception faite de ” l’effet euro ” dans les entreprises utilisatrices. Le déficit d’organisation ?” trop de missions simultanées, des délais trop courts ?” est le problème le plus fréquemment cité. Les employés de SSII avancent aussi le manque de moyens, de ressources et de compétences. Leur parcours professionnel ne semble pas non plus leur convenir pleinement, les informaticiens arborant le plus faible taux des ” tout à fait satisfaits ” (29 %).Autre grief : le faible nombre de secrétaires dans l’informatique. Seuls 8 % des cadres disposent d’un secrétariat personnel, et 53 % le partagent. Plus généralement, 30 % de cadres n’encadrent aucun subordonné. Ce qui n’empêche pas ceux qui sont en SSII de subir les réunions de travail les plus longues : 7,1 heures par semaine, contre une moyenne de 5 heures.Enfin, les cadres informaticiens seraient soumis au stress électronique. Ils sont 93 % à disposer d’un accès internet individuel. La durée moyenne de travail à l’écran, est de 6 heures par jour (6,3 heures en SSII), contre 4,4 heures en général. Et 87 % d’entre eux ont un ordinateur à la maison. Ce qui crée un préjudiciable brouillage entre vie privée et vie professionnelle. De fait, 64 % des cadres interrogés par l’Apec admettent utiliser l’ordinateur de leur domicile à des fins professionnelles. (*) Ce douzième Cadroscope a été réalisé auprès d’un panel de 3 000 cadres du secteur privé.

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Xavier Biseul