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Le monde de la musique en ligne travaille à une étiquette commune

Plusieurs acteurs de l’industrie musicale viennent de créer le consortium DDEX pour élaborer une étiquette d’informations standardisée, qui serait jointe à un fichier musical.

Toute industrie rêve de standards, ou de normes communes, auxquelles se référer. Celle de la musique en ligne n’y échappe pas. Plusieurs de ses acteurs viennent ainsi de se retrouver à la même table, pour créer
le consortium DDEX (prononcer ‘ dee-dex ‘), pour ‘ Digital Data Exchange ‘. Citons, parmi les promoteurs, des
maisons de disques, Sony BMG, Warner, Universal et EMI ; des sociétés de gestion de droits, la Sacem en France, la Sgae en Espagne, l’Ascap aux Etats-Unis et des sociétés high-tech, Apple, Microsoft, Real Networks.L’ambition de ce consortium est de créer une étiquette de données. Elle serait jointe à un morceau de musique vendu sur Internet et contiendrait une série d’informations (artiste, compositeur, ayants droit, etc) permettant de
l’identifier. Aujourd’hui, il n’existe en effet aucun référent commun de ce genre dans le monde de la musique dématérialisée. Un même morceau selon qu’il est proposé sur iTunes ou VirginMega aura une étiquette différente.Cette étiquette, ou tag,
au format XML, créée au moment de la numérisation du fichier musical serait remplie et lisible par chaque acteur de façon standardisée. Elle permettrait donc de faciliter et de
fiabiliser les échanges entre tous les maillons de la musique sur Internet.Pour la Sacem, l’interêt est double. ‘ D’abord, s’assurer que tous les morceaux vendus en ligne généreront bien les droits complets vers nos sociétaires. Et garantir une bonne mise en avant de ceux-ci. Quand un
internaute, sur un site de vente de musique, tapera le nom de tel artiste, toutes les réponses le concernant remonteront correctement ‘,
puisqu’elles seront contenues dans les étiquettes, indique Michel Allain, directeur de
l’organisation et des systèmes d’information de la Sacem.

Des tests possibles à la fin de l’année

Du côté des maisons de disques, il s’agirait de récupérer des statistiques précises sur les morceaux vendus sur la Toile, et ce, à des fins de marketing. Les vendeurs, eux, pourraient améliorer certains services de leur site, par
exemple un service qui propose des morceaux à un client selon ce qu’il a acheté précédemment. Pour l’utilisateur, justement, l’ambition de DDEX serait de lui permettre d’organiser ses morceaux sur son ordinateur.Selon Michel Allain, il ne s’agit aucunement d’un moyen pour l’industrie du disque de traquer les échanges illicites de musique sur Internet. ‘ Ce n’est pas l’objectif. Il s’agit vraiment de disposer d’une
information fiable sur la musique vendue légalement en ligne. Au mieux, l’étiquette permettrait de voir quels morceaux venant des plates-formes légales circulent sur les réseaux
peer to peer…
pour peu que les
données ne soient pas enlevées par les pirates. ‘
Pour le moment, tout reste à faire dans ce projet d’étiquette. La première réunion de DDEX est programmée pour la fin mai. Mais selon Michel Allain, ‘ il pourrait y avoir des tests très vite, dès la fin de
l’année ‘.
Pour connaître le succès, DDEX devra rassembler davantage. Des acteurs notables manquent à l’appel, comme le Fraunhofer Institute, inventeur du MP3, ou OD2. La société qui fournit de la musique en ligne en marque blanche à des sociétés
comme Wanadoo attend de voir, comme le résume Stanislas Hinzy, directeur général en France. ‘ Le principe est bon, mais il reste à savoir comment il sera appliqué, et quelles contraintes de coût pèseront, par exemple, sur la
distribution où les marges ne sont pas élevées ‘.

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Guillaume Deleurence