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Le MMS se fixe

Siemens fait entrer le MMS (multimedia messaging system) dans l’univers du téléphone fixe. Il renforce également sa ligne de terminaux mobiles avec les CX65 et CF62, une nouvelle génération de téléphones MMS.

Après avoir découvert une manne aussi providentielle que le SMS, équipementiers et opérateurs vont-ils réussir à imposer son successeur – le MMS – auprès du grand public ? Siemens en est persuadé.Le groupe allemand devrait lancer en France, au début du second semestre 2004, le tout premier terminal de téléphonie fixe capable de prendre en charge la diffusion de MMS, ces messages qui permettent de transporter photos et sons. Les
conditions de commercialisation de ce produit ne sont toutefois pas encore connues.Cette stratégie ne doit rien au hasard. Alors même que les retards s’accumulent autour de la 3G, certains acteurs de la téléphonie mobile, tout en accompagnant (ce qui est le cas de Siemens) le déploiement de l’UMTS, ont
tendance, sur le moyen terme, à se concentrer sur des gisements de croissance réputés plus sûrs, comme le MMS.

Le nombre de terminaux MMS encore insuffisant

Cependant le pari reste risqué. Aujourd’hui, en effet, seuls 15 à 20 % des téléphones mobiles vendus dans le monde intègrent un appareil photo numérique et sont compatibles avec les MMS. C’est ce qu’a rappelé
le président de Siemens Mobile, Rudi Lamprecht, qui intervenait à Cannes à l’occasion du 3GSM World Congress.Cette proportion tombe à 10 % si l’on considère l’ensemble du parc des téléphones mobiles actuellement en circulation. Selon Rudi Lamprecht, le marche du MMS ne pourra pleinement décoller que si 20 % des
terminaux en circulation sont un jour compatibles avec cette technologie. Et là encore tout est affaire de maturité.Apparus sur le marché français à l’automne 2002, les MMS ne sont devenus échangeables entre les abonnés des trois opérateurs (Orange, Bouygues et SFR) que depuis le 15 mai 2003.Autant dire que le consommateur n’a pas encore aujourd’hui pleinement intégré ce nouveau mode de communication. Pour l’y pousser, Siemens est parti du principe que 80 % du trafic voix, dépendait encore du
téléphone fixe, d’où l’idée d’un terminal fixe compatible MMS.Par ailleurs, en attendant de sortir son troisième terminal 3G fin 2004 ou début 2005, le groupe allemand lance sur le marché une nouvelle génération de téléphones mobiles MMS, les CX65 et CF62, pour séduire plus d’utilisateurs.Le CX65 embarque avec lui, outre un écran extra-large de 65 536 couleurs, une caméra SVGA, pour le son et la vidéo. Pour sa part, le CF62, doté de fonctionnalités légèrement plus basiques, préfère miser sur le design, avec une
antenne disposée de telle manière qu’elle lui conférerait presque de faux airs de décapsuleur…

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Philippe Crouzillacq à Cannes