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Le MIT en ligne

Des professeurs de la prestigieuse université américaine veulent partager gratuitement leurs connaissances avec le reste du monde. Leur tribune ? Internet, bien entendu.

La direction du Massachussetts institute of technology (MIT) a récemment jeté un pavé dans la mare en annonçant la mise à disposition sur internet de l’ensemble de ses cours et ce, gratuitement. Les petits malins en ont immédiatement déduit qu’il n’était plus nécessaire de se rendre dans les locaux de la prestigieuse université américaine de l’Est américain, moyennant la modique somme de 26 000 dollars (29 000 euros) par an. En fait, un passage sur le campus est toujours vivement recommandé, car le MIT n’offre aucun diplôme par correspondance. Et les 940 professeurs de l’université n’ont nullement l’intention de brader leurs cours. Pour commencer, la participation professorale se fera sur la base du volontariat. Les grincheux pourront toujours s’abstenir. Ensuite, on ne demandera aux maîtres pas de fournir sur la toile le contenu de leurs cours, mais seulement les compléments : les lectures, les listes de livres recommandés, les travaux dirigés… Ce qui, aux yeux du corps enseignant, est déjà fort généreux. Et permet aux étudiants tentés par la célèbre institution de s’offrir un avant-goût des habitudes de la maison.

Battre la privatisation de la connaissance en brêche

L’idée de l’Open Course Ware ?” le nom de code du projet ?” explique l’équipe qui a planché sur le sujet, était de “contrecarrer la privatisation de la connaissance. […] Dans l’histoire de la connaissance humaine, la dissémination du travail paraît bien meilleure si elle est ouverte et large“, justifie Steven Lerman, président du corps enseignant du MIT. Les quelques professeurs de l’OCW, aidés par les consultants de Booz Allen et Hamilton, ont élaboré une image du MIT ressemblant étonnamment à la grande bibliothèque d’Alexandrie version xxie siècle. Internet, se disent-ils, leur permettra de répandre leur savoir faire et leurs innovations de par le monde. Comme ce fut le cas avec l’enseignement de l’ingénierie dans les années 1960. À l’époque, le MIT avait révolutionné le genre en produisant de nouveaux livres et en introduisant les ordinateurs dans les cours. Les étudiants de cette université ont ensuite porté la bonne nouvelle dans les autres facultés américaines. Cette fois-ci, grâce à l’outil internet, Charles Vest, président du MIT, espère toucher les universités de l’ensemble de la planète, et particulièrement celles ?” défavorisées ?” des pays en voie de développement. “Nous allons offrir des ressources extraordinaires gratuitement qui aideront les éducateurs du monde entier “, se félicite-t-il.Présenté sous cet angle, le projet Open Course Ware a séduit quelques poids lourds de la faculté. “J’espère que notre site deviendra la destination la plus populaire du net“, lance le professeur d’économie Olivier Blanchard. Tandis que Jonathan King, expert en biologie moléculaire, se dit ravi que son travail soit accessible à “une audience beaucoup plus large“.Le corps enseignant convaincu, reste à mettre réellement sur orbite l’Open Course Ware. Pour les stratèges du MIT, ce projet décennal coûtera la coquette somme de 100 millions de dollars. Et l’on bat la campagne en quête de sponsors pour financer le recrutement d’une équipe de techniciens. Les premières sessions en ligne devraient faire leur apparition à la fin de l’automne 2001.

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Caroline Talbot, à New York