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Le message court, de l’or pour les opérateurs

Le nombre de SMS envoyés entre mobiles a été multiplié par vingt en deux ans. L’opérateur mobile facture 0,15 euro le message, alors qu’il lui coûte 0,02 euro…

Il n’a pas fallu plus de 12 heures, après qu’ont été connus les noms des deux premiers participants de Loft Story éliminés, pour que plus de 450 000 votes par SMS (Short Message Service) soient enregistrés. Ce record démontre à lui seul l’explosion de l’utilisation de ces petits messages envoyés de portable à portable. En-tre 1999 et 2000, leur volume mensuel dans le monde a été multiplié par 20, passant de 1,5 milliard à quelque 20 milliards, selon Mobile Lifestreams. Et les opérateurs cherchent aujourd’hui à profiter cette manne inattendue.Chez Bouygues Telecom, les SMS représentent déjà 30 % du chiffre d’affaires de l’activité Services. En Grande-Bretagne, Orange (ex-Itineris) en tire 5 % de son chiffre d’affaires global. De l’avis de tous, cette technologie a réellement commencé à exploser en France depuis la fin de l’année 1999. À cette période, les trois opérateurs français (Bouygues Telecom, Itineris et SFR) ont permis à tous leurs utilisateurs d’échanger ces courts messages textes, quel que soit leur réseau d’appartenance. L’accord a multiplié le nombre de messages mais aussi le profit des opérateurs : le coût d’un SMS court est très faible, de l’ordre de 0,02 euro (10 centimes), en comptant l’amortissement des structures de réseau. En facturant 0,15 euro à l’unité, les opérateurs s’arrogent une marge considérable.

Un phénomène limité

De nombreux observateurs attendent une réorientation des politiques tarifaires des opérateurs français. Bouygues Telecom, Orange ou SFR ont développé des forfaits qui font souvent chuter le prix des messages. Mieux, Bouygues Telecom et SFR of-frent désormais dans certains de leurs forfaits entre 10 et 30 messages courts. Pourtant, le nom-bre moyen de SMS envoyés par utilisateur reste encore faible : une dizaine chez Orange et 8 chez Bouygues Telecom. Par ailleurs, seulement un quart des abonnés les utilisent, tous opérateurs con-fondus : “Essentiellement des jeunes, qui retrouvent dans le SMS les avantages du ” pager”“, commente-t-on chez Orange.Les pays asiatiques ont été les premiers à passer aux SMS illimités. En France, quelques tentatives font pour l’instant figure de test. Bouygues Telecom a offert cette possibilité aux possesseurs d’un forfait Nomad (formule prépayée) pendant une durée limitée, et seulement entre 17 et 19 heures. De son côté, SFR a inauguré le 10 mai un nouveau forfait, Maxx, qui autorise l’envoi en nombre de SMS : pour 24 euros par mois, l’abonné peut en envoyer jusqu’à 200. Mais la prudence reste de mise sur ce type d’initiative : chez Orange, on rappelle que “le SMS enlève du trafic sur la voix“.

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Alain steinmann