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Le marché français des ASP émerge à peine

Une étude de Cesmo et de Cap Gemini Ernst & Young révèle que, en dépit de l’éclosion de nouveaux acteurs en 2000, la location d’applications en ligne doit affiner les conditions techniques de sa prestation pour convaincre les utilisateurs.

Le marché des ASP ressemblerait plus à un faux départ qu’à une réelle phase de lancement”, déplore un fournisseur d’infrastructures, interrogé dans le cadre de l’étude sur le marché français des ASP (Application service providers), réalisée par Cesmo et Cap Gemini Ernst & Young. Le ton est donné. Après l’euphorie, née en 2000, autour du concept, l’heure serait plutôt à l’examen clinique de la situation d’un marché qui, du côté de l’offre, se décante à peine.L’étude a le mérite de segmenter les acteurs ASP, selon leurs origines, en quatre classes. En premier lieu figurent les acteurs venus de l’édition de logiciels ou d’applications (eFront, WebVitrine et SellingVision), qui louent en ligne des solutions logicielles inédites ou innovantes. Les éditeurs traditionnels (SAP, Sage ou Oracle) entrent dans cette catégorie dans la mesure où ils adaptent leurs logiciels au mode ASP. La deuxième classe concerne des prestataires de solutions globales externalisées exigeant une part de services intégration chez le client (Global ASP). Les acteurs exploitant à un degré ou à un autre des infrastructures télécoms ou d’hébergement forment la troisième catégorie (Adhersis et Linkeo). Enfin, les ASP dits de niche se spécialisent par secteurs d’activité ou par métiers, tel ASP.One Europe pour le monde rural.

Un marché évalué pour 2004 à 1,12 milliard

À relever, enfin, la présence de SSII devenues puissantes par le biais de partenariats tripartites (serveur, opérateur et éditeur). Ainsi, Atos Origin s’est associé avec Sun Microsystems, France Télécom et SAP ; et Steria, avec HP, Cegetel et JDEdwards.Indépendamment de l’origine des acteurs du marché, les prestations ASP sont très variées. Comme le souligne François-Xavier Pons, consultant chez Cesmo, “les prestations ASP peuvent être assimilées à une infogérance sans achat de licence, avec forfait mensuel incluant un bouquet de services”.Mais, l’autre défi à relever tient aux modalités techniques des prestations d’hébergement. Sont en cause le débit et la qualité des liaisons télécoms entre le site de l’entreprise et le site de l’hébergeur d’applications, qui dépendent notamment de l’essor des offres ADSL et BLR concurrentes, mais aussi de la sécurité des accès à distance. “Certains prestataires se contentent encore d’un login et d’un mot de passe, complétés par un cookie, pour authentifier le client qui accède aux applications”, commente François-Xavier Pons.Les auteurs de l’étude se sont risqués au jeu des prévisions qui, suivant une hypothèse pessimiste, évalue le marché global des ASP pour les PME-PMI de 1,12 milliard de francs en 2004 contre moins de 150 millions de francs en 2000. L’un des prestataires cité dans l’étude, ASP-Land, voit son sort suspendu au devenir de sa maison mère, Western-tele.com, en redressement judiciaire. “Beaucoup d’ASP n’ayant pas complété leur tour de table financier avant la crise boursière pourrait être obligé, en raison d’un manque de trésorerie, de se vendre aux ASP stables financièrement ?” et cela dès cet été.”

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Frédéric Bergé