Le marché des services spécialisés arrive à maturité

IBM s’est résolument engagé vis-à-vis de la communauté du logiciel libre par des investissements massifs : plus d’un milliard de dollars (1,13 milliard d’euros) consacré à des projets Linux (certifications de produits et de matériels, projets open source) auquel, en début d’année, se sont ajoutés 330 millions de dollars (374 millions d’euros) pour des services.Linux a été totalement intégré à IBM Global Services, avec des contrats d’assistance 24 heures/24 et 7 jours/7, des offres d’accompagnement, de migration, d’assistance téléphonique, etc. Marc Jolly, responsable Linux d’IBM France, avoue cependant que la demande reste faible.Même engagement chez HP, quoique plus récent : Linux constitue désormais une troisième voie entre HP-UX et Windows NT.

Double casquette pour les éditeurs de distributions Linux

Les éditeurs de distributions Linux, comme Red Hat, Mandrake Soft, SuSE ou Caldera, se sont, eux aussi, engagés sur le marché des services. En fait, ces éditeurs portent une double casquette qui change selon les circonstances : éditeur d’une distribution et assistance de premier niveau, ou véritable SSII spécialisée susceptible d’offrir une solution à base de logiciel libre.Les compétences les plus pointues se trouvent chez les acteurs intégrés à la communauté et aux contributeurs de projets libres.En France, on peut citer des sociétés comme Alcôve, Atrid, Aurora, IdealX ou Linbox. Une ” SSII libre ” consacre en moyenne 20 % de ses ressources à la veille technologique, sous la forme de contribution à des projets libres.Les solutions proposées consistent généralement à assembler des composants existants, libres ou propriétaires, plus rarement à développer. En ce qui concerne les tarifs des prestations, ils sont sensiblement équivalents à ceux pratiqués dans le monde Unix, voire quelquefois supérieurs, compensant ainsi la gratuité des licences.Cela est justifié dans la mesure où les offres de services incluent généralement la maintenance, la veille technologique, les mises à jour et la formation. Ce dernier point est primordial pour vendre des solutions Linux car des compétences internes sont quasi indispensables, et elles restent rares sur le marché.D’après Yann Liebaert, directeur de Lolix, société spécialisée dans le recrutement autour du logiciel libre : “Un administrateur système Linux ou un développeur C trouve du travail en quelques jours.”L’alternative consiste à recruter des jeunes diplômés comme l’explique Bruno Deschandelliers, directeur d’Atrid : “Un jeune, motivé, constitue souvent une aussi bonne recrue qu’un technicien en régie envoyé par une SSII traditionnelle.”

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