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Le marché abandonne le Token Ring, mais il reste des utilisateurs

Le Token Ring n’est certes plus à la mode, mais un réseau de ce type peut encore évoluer, retardant une migration coûteuse vers Ethernet.

Token Ring serait-elle une technologie périmée ? Oui, si l’on en croit de nombreux intégrateurs, hérauts du haut débit Ethernet ou d’ATM. Oui, quand certains constructeurs, malgré les cartes réseaux Token Ring qu’ils commercialisent, refusent de communiquer sur ces produits, et que beaucoup d’autres se désengagent. “IBM a lâché les utilisateurs de Token Ring”, confie ainsi un intégrateur. Mais certains utilisateurs n’envisagent pas de migrer dans l’immédiat vers Ethernet. L’ensemble des acteurs du marché pousse toutefois les entreprises à le faire : les intégrateurs, les constructeurs de matériel, mais aussi les fournisseurs de PC, de serveurs ou de périphériques. “Tous ces matériels possèdent en standard une carte réseau de type Ethernet. Il faut donc ajouter au coût du matériel en lui-même le coût d’une carte réseau supplémentaire”, constate Vincent Tourneur, directeur des achats de Ricard SA.
Les limites du Token Ring sont toutefois bien réelles et connues : peu d’outils de supervision et d’administration disponibles, peu de constructeurs de matériel réseau idoine, peu d’évolution possible, même si le Token Ring à 100 Mbit/s existe depuis 1998. Si le Token Ring n’est donc plus à la mode auprès du marché, les entreprises ne doivent pas pour autant se précipiter sur Ethernet. D’abord, la migration d’une technologie à l’autre coûte très cher. Même si les PC, serveurs et imprimantes possèdent la connectique Ethernet en standard, il faut modifier tous les éléments actifs du réseau. Il faut également changer le câblage, beaucoup d’entreprises utilisant toujours du câble de type 1, incompatible avec Ethernet. Ensuite, le débit des anneaux Token Ring est souvent largement suffisant, et ne justifie pas la migration vers Ethernet. “Nous avons quelques anneaux en 100 Mbit/s, notamment pour nos serveurs NT, et contrairement à Ethernet c’est un débit qui est très proche du réel, remarque Alain Cuzin, responsable de l’informatique opérationnelle de Relais H. Nos utilisateurs sont connectés à des boucles à 16 Mbit/s, tout comme nos six serveurs AS/400 et, malgré notre volume de données très important, nous n’avons aucun problème.”

La qualité des réseaux Token Ring toujours incontestée

La qualité des réseaux Token Ring n’est cependant plus à démontrer. “Technologiquement, le Token Ring est plus sain grâce au principe du jeton rotatif. Il n’y a pas de collision comme on en trouve avec Ethernet”, confirme Franck Degardin, responsable de l’infrastructure réseaux et système d’exploitation de Relais H, qui ajoute : “Je ne suis pas non plus convaincu que le coût de maintenance globale d’un réseau Ethernet soit inférieur à celui d’un réseau à jeton.”

Il n’empêche, ce sont bien évidemment les aspects financiers lors de l’équipement qui vont primer, et la capacité d’évolution du système. Et sur ces deux points, Ethernet est gagnant. “Nous avons mis en place une dorsale Ethernet parce que, même si le 100 Mbit/s Token Ring avait été suffisant en termes de débit, il n’y a plus qu’un seul constructeur [Madge. connect, Ndlr] qui le soutient. Or nous devons avant tout penser à la pérennité du système”, ajoute Marc Forasetto, architecte des systèmes et réseaux de Ricard SA. “Nous savons bien que le marché se dirige vers Ethernet, mais nous apprenons régulièrement que telle ou telle grande banque se câble en Token Ring, constate Alain Cuzin. Nous migrerons à partir du moment où nous ne trouverons plus de cartes ou de MAU [Media Adaptor Unit ou Medium Attachment Unit, Ndlr] spécifiques.”

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téphanie Renault