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Le libre en Europe : un patrimoine de 2 milliards d’euros

Réalisé pour la Commission européenne, le rapport Merit révèle la force du logiciel libre sur notre continent. Il plaide pour une exonération fiscale et de nouveaux contenus éducatifs.

Un déploiement plus généralisé des logiciels libres pourrait compenser la faiblesse de l’investissement européen en matière de technologies de l’information ?” notamment par rapport aux Etats-Unis. Et ça tombe
bien : le nombre de développeurs et de responsables de projets libres en Europe devance légèrement celui des Etats-Unis. L’Asie et l’Amérique latine sont, elles aussi en très forte progression. Ces tendances ont été dégagées par
le rapport Merit (*), publié sous l’ombrelle de la Commission européenne en fin 2006.Concernant le Vieux Continent, ce n’est pas une surprise : le logiciel libre participe plus que jamais de plein droit à l’économie de l’Union. Au total, c’est un patrimoine logiciel d’une valeur
d’environ 2 milliards d’euros qui est mis à la disposition des acteurs économiques. L’apport des individus, majoritairement représentés, est estimé à environ 131 000 années/homme, soit à peu près 800 millions
d’euros. Les entreprises, pour leur part, ont investi 1,2 milliard d’euros dans cette base de code partagée.Sur le plan prospectif, l’étude avance qu’un accroissement de l’investissement dans le logiciel libre de 20 à 40 % pourrait se traduire par une progression de 0,1 % du PIB de l’Union, soit
10 milliards d’euros annuellement. La part des services liés aux logiciels libres pourrait même atteindre 32 % de l’ensemble des services informatiques en 2010. Par ailleurs, le développement des expertises qu’il
induit favorise l’émergence d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises, et, par conséquent, d’emplois. Potentiellement, le logiciel libre induit une économie de 36 % en R&D pour les entreprises.

Des suggestions pour l’avenir

Pour réaliser ces promesses, l’étude suggère de travailler sur trois axes. Tout d’abord, éviter de pénaliser le logiciel libre sur le plan réglementaire, comme avec la multiplication des systèmes de protection de la
propriété intellectuelle, tels que les brevets logiciels. Par ailleurs, il faudrait que les logiciels libres soient correctement représentés dans les appels d’offres, compte tenu de la nature particulière des entreprises contributrices, et
que les aides à l’innovation puissent prendre mieux en compte le phénomène.Sur le plan fiscal, ensuite : l’étude propose de considérer les investissements dans les logiciels libres comme des dons, et donc de les exonérer. Elle note d’ailleurs que la pratique est courante aux Etats-Unis
 ?” surtout dans le secteur des technologies de l’information.Le système éducatif, enfin, doit s’adapter pour faciliter l’accès à ce savoir, sans cantonner les étudiants à la formation au produit d’un éditeur spécifique. D’ailleurs, la participation active à des projets
libres est perçue, dans 70 % des cas, comme une bonne alternative aux diplômes universitaires.(*) http://ec.europa.eu/enterprise/ict/policy/doc/2006-11-20-flossimpact.pdf

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Philippe Davy