Passer au contenu

Le ” liaison manager “, sorte de passerelle transatlantique

Pour Esker Software, Philippe Merle orchestre le travail de 80 ingénieurs-développeurs entre les États-Unis et la France.

Philippe Merle navigue d’un bord à l’autre de l’Atlantique. Le plus souvent, seul. C’est l’inconvénient de son poste de liaison manager pour l’éditeur de logiciels Esker Software. Cet ingénieur est chargé de coordonner deux équipes de Recherche & Développement (R&D), l’une basée à Lyon, l’autre à Madison. Le poste est devenu vraiment indispensable lorsque, cotation au Nasdaq aidant, Esker Software racheta il y a trois ans une petite société américaine. Les deux entités emploient, respectivement, une quarantaine d’ingénieurs développeurs, voués à travailler de concert, mais à distance. Les tâches étant réparties de part et d’autre de l’océan : l’équipe française s’occupe du serveur, son homologue américaine de l’interface web.Trait d’union entre les deux entités, le poste de Philippe Merle requiert des compétences techniques. Ainsi, ce cadre de 31 ans a dû rechercher la manière dont pouvaient être téléchargés les 300 méga-octets du serveur de documents sur le site distant. Néanmoins, “si je dois être capable de comprendre les problèmes, ce n’est pas de mon ressort d’investiguer”, nuance-t-il. Le plus souvent, ses interventions consistent à orienter un développeur installé outre-Atlantique vers le bon interlocuteur français. Et à planifier l’ordre du jour : “La durée de stabilité d’un composant n’excède pas une ou deux semaines. Aussi, j’informe les deux parties des contrats à venir.”

Différences de culture

Pour cela, il organise régulièrement des vidéo-conférences, au cours desquelles les différences culturelles jaillissent, parfois, de façon patente. Ainsi, le liaison manager se souvient encore du jour où il a été perçu comme sexiste pour avoir dit : “La secrétaire, quand elle va envoyer le document…”. Les comportements vis-à-vis du travail génèrent aussi quelques hiatus : “Les Américains roulent dans des chars d’assaut, lentement mais sûrement. Les Français empruntent des Jeeps rapides, au risque d’être brouillons. Ce qui crée des frustrations de part et d’autre”, analyse Philippe Merle.Quant à ses prérogatives, il regrette que le management participatif, inhérent à sa fonction, ne lui confère aucun pouvoir. Et cela, à Madison comme à Lyon, où il coordonne le service R & D avec celui du “product management”, chargé de fédérer les avis des commerciaux. Doté “d’une solide expérience sur la gestion de projets”, il envisage néanmoins de continuer à assurer la liaison entre les deux pays, pendant un an ou deux : “Il reste beaucoup de process à implémenter”, justifie l’ingénieur, heureux “de pouvoir brasser beaucoup de données.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Valérie Quélier