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Le jeu ‘ In Memoriam ‘ mêle encore plus le réel au virtuel

Le troisième épisode de ce thriller franchit un cap dans l’interactivité. Désormais, le joueur devra passer des coups de téléphone et guetter des SMS.

Créé en 2003 par le studio Lexis Numérique, In Memoriam est un ovni dans l’univers des jeux, car il mêle astucieusement fiction et réalité. Pour résoudre des énigmes et venir à bout des épreuves imposées par
le tueur en série ?” le Phoenix ?”, le joueur ne doit pas simplement rester devant son ordinateur. Il doit aussi aller ‘ sur le terrain ‘, en l’occurrence sur des sites Internet (vrais et faux),
pour y trouver des indices, ou encore analyser des e-mails qui lui sont envoyés.Avec le troisième opus, In Memoriam : Le dernier rituel, sorti le 21 septembre (45 euros, distribué par Ubisoft),
ce jeu de rôle policier sur PC et sur Internet franchit un cap supplémentaire dans le mélange entre virtuel et réel. Si le joueur doit toujours aller consulter près de 200 sites et
blogs bien réels (Liberation.fr) ou créés pour le jeu, il peut également recevoir des SMS provenant des personnages ?” l’option est facturée 1,5 euro pour une partie entière. Ils seront envoyés à des moments clés, ou lorsque le joueur
ne s’y attend pas, en arrêtant son PC. Des personnages vous relancent alors le lendemain. ‘ Avec les SMS, le jeu entre dans votre vie. Vous avez l’impression de participer à une réelle enquête dont vous êtes un
peu le héros ‘,
précise Eric Viennot, directeur de création et cofondateur de Lexis.Plus fort : les joueurs sont même invités à composer un vrai numéro de téléphone, pour contacter des ‘ détectives ‘, interprétés par des comédiens. Ces derniers donnent au téléphone (via un appel non
surtaxé) quelques indices si le gamer est bloqué. Selon Eric Viennot, cette option ‘ surprend les joueurs, car ils n’imaginent pas qu’on aille si loin dans l’immersion. Nous sommes à
la limite du jeu de rôle, car ceux qui appellent se prennent vraiment pour les enquêteurs ‘.

Une série télé ?

Plus classique, en revanche, le jeu s’appuie sur le phénomène communautaire. Un site a été créé afin de permettre aux joueurs arrivés au même niveau de s’échanger des tuyaux ou des réflexions. ‘ Nous
avons aussi mis en place un système d’aide personnalisé,
ajoute Eric Viennot. Si vous n’avez pas réussi telle énigme en trente minutes, un personnage apparaît sur l’écran du PC et vous envoie un message
contenant un indice supplémentaire. Il joue le rôle d’assistant, car il enquête en même temps que vous. De son côté, le “hardcore gamer” n’aura pas besoin de ce genre d’aide et ira plus
vite. ‘
En proposant différents niveaux d’aide, In Memoriam peut intéresser aussi bien le fan, lassé par les concepts classiques, que le grand public. ‘ Pas mal de joueurs d’une
trentaine d’années participent en couple, car ils sont intéressés par ce polar ‘,
constate le directeur de création. Devant le succès de la série (le premier opus a attiré 500 000 joueurs dans le monde),
Lexis travaille sur une version mobile.Le concept se rapprocherait de celui des séries TV avec des épisodes et des saisons. ‘ On pourrait, par exemple, jouer pendant deux mois et, chaque semaine, les personnages nous relanceraient afin
d’explorer de nouvelles pistes. Il y aurait aussi un aspect géolocalisation : il faudrait se rendre à des endroits précis de la ville pour découvrir des énigmes ‘,
precise Eric Viennot. A plus long terme, une
fiction télévisée avec une déclinaison interactive pourrait être tournée.

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Philippe Richard