Passer au contenu

Le handicap des opérateurs nationaux

En matière de BLR, la France s’est mise dans une situation particulière : elle exige des opérateurs nationaux à couvrir deux marchés en même temps, le résidentiel et les entreprises. Ce qui revient à leur demander d’exercer deux métiers différents sur le plan du marketing et de la vente, et de déployer deux réseaux et deux types de terminaux différents.

“Avec de telles contraintes, nous explique Rudy Leser, vice-président Business Development du constructeur israélien de systèmes de boucles locales radio israélien Floware Wireless Systems, les opérateurs nationaux de boucles locales radio prendront forcément du retard sur le calendrier qu’ils ont promis de respecter. Il faut s’attendre en tout cas ils déploient en priorité leurs services professionnels, plus immédiatement rémunérateurs, avant de s’engager sur les services résidentiels. Ils seront d’autant plus tentés de le faire que ce marché des entreprises présente, en France, un réel potentiel.”Cette obligation de desservir simultanément deux marchés différents sur deux bandes de fréquence différentes (la bande 3,5 MHz pour les résidentiels et la bande 26 MHz pour les entreprises) est spécifique à la France. Elle n’existe pas dans les autres pays européens, où les opérateurs ont pu choisir entre l’un ou l’autre positionnement. Le plus souvent, ils sont même admis à utiliser l’une ou l’autre bande de fréquence ou les deux en même temps, en fonction de la géographie.Il en résulte qu’en France les cahiers des charges sont plus compliqués. En conséquence, les déploiements réclameront un effort financier bien plus important et les retours sur investissement seront plus longs.“Nous avons de sérieux doutes sur la rentabilité de la boucle locale radio résidentielle, poursuit le vice-président du constructeur israélien, lorsque celle-ci doit être fournie par le même opérateur, en même temps que les services aux entreprises. Elle est en concurrence directe avec l’ADSL, dont les coûts sont plus favorables.”Ces considérations expliquent sans doute le fait que les opérateurs nationaux du marché français n’aient toujours pas arrêté définitivement le choix de leurs fournisseurs.Pour sa part, en tout cas, Floware Wireless Systems ne propose que des systèmes pour entreprises, et cela sur l’ensemble des bandes de fréquences normalisées par l’ETSI (3,5 ; 10,5 et 26 MHz). Ce qui ne l’empêche pas de revendiquer au plan mondial la part de marché la plus importante. Ses systèmes sont représentés dans le monde entier par d’importants partenaires OEM comme Siemens, Nec, Lucent Technologies, Hugues Networks Systems et Sagem pour la France. Ils équipent First Mark, Arctel (Arcor-Telligent) et Star One en Allemagne, First Mark en Espagne, au Portugal et au Luxembourg, UPC en Norvège, Novis (groupe France Télécom) au Portugal, et Global One au Honduras…Le constructeur a multiplié par deux son chiffre d’affaires au cours de chacun des trois premiers trimestres 2000. Au troisième trimestre, celui-ci a donc été de près de 12 millions de dollars. Il pourrait être de plus de 100 millions de dollars en 2001.En France, Floware a participé à travers Sagem à trois expérimentations (Monaco, Nantes et région parisienne), mais n’a encore été sélectionné par aucun opérateur autorisé (www.floware.com) (www.arcor.net) (www.telligent.com).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction