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Le hacker anglais des armées américaines menacé d’extradition

Gary McKinnon est accusé d’avoir infiltré des systèmes informatiques militaires américains dans des proportions inédites. Un tribunal londonien doit décider de son extradition.

Cinquante-trois ordinateurs de l’armée américaine, vingt-six de l’US Navy, seize de la Nasa, une machine du Département de la Défense et une autre de l’US Air Force… C’est dans pas moins de quatre-vingt-dix-sept
machines militaires, réparties dans quatorze Etats américains, que Gary McKinnon, un Britannique de trente-neuf ans, est accusé de s’être s’infiltré entre février 2001 et mars 2002.Coût des dommages causés : 700 000 dollars. ‘ Le plus important piratage de système informatique militaire qui ait jamais eu lieu ‘, estime le procureur général du
gouvernement américain.Une distinction qui a fini par conduire Gary McKinnon devant la justice de son pays, pour décider de l’éventualité d’un procès sur les lieux du crime. En effet, mercredi 27 juillet, un tribunal londonien s’est réuni pour débattre
de l’extradition du pirate présumé vers les Etats-Unis. Administrateur système au chômage, McKinnon avait été arrêté en mars 2002. Les autorités américaines demandent depuis son extradition afin de pouvoir le juger. Il risque, aux Etats-Unis,
jusqu’à soixante-dix années de prison.

A la recherche des petits hommes verts !

Lors de l’audience du mercredi 27 juillet, raconte The Register, le représentant du gouvernement américain, Mark Summers, a expliqué que les man?”uvres du prévenu avaient coupé l’accès à Internet de deux
mille machines militaires pendant vingt-quatre heures, à Washington, en février 2002. McKinnon, qui agissait sous le pseudonyme de Solo ou Wood Green, aurait également scanné les réseaux où il s’était infiltré pour y récupérer des mots de passe de
comptes administrateurs.Les autorités américaines considèrent que les agissements de Gary McKinnon étaient intentionnels et donc représentaient une menace pour la sûreté publique. Avec quelques éléments de pondération cependant : il est admis que Gary
McKinnon agissait seul et ne participait pas à une quelconque entreprise terroriste. Les Etats-Unis reconnaissent aussi qu’aucune information sensible ou confidentielle n’a été consultée ou altérée.L’avocate de Gary McKinnon conteste une éventuelle extradition. Selon elle, son client doit être jugé au Royaume-Uni. Non seulement parce qu’il est britannique, mais encore parce que le gouvernement américain n’a pas signé de traité
d’extradition avec le Royaume-Uni.Le prévenu, lui, a reconnu certains faits et s’en est expliqué, notamment dans une interview donnée au quotidien The Guardian. Il cherchait des preuves de l’existence des Ovni, dissimulées, selon lui, par la
Nasa… et en aurait trouvé ! Comme des listes d’officiers envoyés sur des bases extra-terrestres ou transférés sur des vaisseaux spatiaux.Il reste que Gary McKinnon a aussi expliqué qu’il fumait beaucoup de drogue au moment de ces intrusions, au point de ne pas pouvoir dire aujourd’hui en quelle quantité. Dans ces conditions, il lui est effectivement arrivé de détruire
certains fichiers. Mais par maladresse, affirme-t-il, n’ayant plus la main très sûre vu son état dans ces moments-là.Peut-être pour relativiser la gravité de ses exploits, son avocate a ajouté que, en plus des petits hommes verts, Gary McKinnon voulait aussi mettre à jour les failles de sécurité du système informatique militaire américain. Pour
l’instant, en tout cas, son client est libre, mais interdit d’Internet. Laudience sur son extradition reprendra le 18 octobre.

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Arnaud Devillard