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Le GSM sur site restera réservé aux grands comptes

Concept séduisant au premier abord, cette solution s’avère complexe à mettre en ?”uvre et soumise à des contraintes spectrales importantes.

Le GSM sur site permet à une entreprise d’avoir un réseau privé dans ses locaux, et donc une excellente couverture couplée à des tarifs très avantageux. Mais cette solution risque fort de rester confidentielle. Seul France Télécom Mobiles la propose, depuis le début de l’année, à son catalogue, et uniquement sur mesure et à destination des grands comptes. Quarante clients sont actuellement “en phase d’études avancée” de l’offre, indique l’opérateur. “Nous n’avons pas de solutions satisfaisantes aujourd’hui pour les petites structures. Il faut au moins cent postes pour que cela soit rentable “, reconnaît Yves Tyrode, directeur du MIB (Mobile Internet Business) de France Télécom. SFR et Bouygues Telecom, qui testent des équipements, semblent plutôt en position d’observateurs. Il faut dire qu’un package de GSM sur site est difficile à élaborer : ses coûts varient énormément en fonction des bâtiments à couvrir. De plus, “la propagation radio est aléatoire, rappelle Isabelle Chapis, directeur des activités marketing chez Arcome, société de conseil spécialisée dans les télécoms. Une cellule adjacente qui n’appartient pas au réseau sur site peut capter le signal”, et l’appel peut donc être facturé au tarif classique. Il faut une ingénierie sans faille, qui coûte cher à l’opérateur. Le GSM sur site est également gourmand en fréquences : les opérateurs doivent allouer, sur une zone donnée, une partie de leur spectre à l’usage exclusif d’une seule et unique entreprise. Une opération délicate dans des zones déjà proches de la saturation. “Moins il y a de fréquences disponibles, plus cela coûte cher, car il faut plus d’équipements avec une ingénierie de plus en plus fine”, note Yves Tyrode. Impossible également d’avoir plusieurs opérateurs sur les mêmes équipements : ils se refusent à partager leurs infrastructures. Enfin, dans le domaine public, un opérateur ne peut réserver des fréquences à un utilisateur donné. Une société dont le site est traversé par une route devra déployer deux réseaux, avec interruption de la communication quand on passe d’un réseau à l’autre. Autant d’éléments qui devraient décourager bien des candidats.

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Claire Chevrier