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Le grand blues de la Silicon Valley

L’e-krach a fait des dégâts. En Californie, les start-up ferment, les prix de l’immobilier s’effondrent et les vendeurs de Porsche font faillite. Il y a six mois, un jeune journaliste de Newbiz partait pour faire fortune… au plus mauvais moment. Reportage.

L’église retrouve la foi…

C’est la revanche de l’église sur le Nasdaq: le catéchisme tente de récupérer la place que le capitalisme lui avait ravie dans la Silicon Valley. Sur ce panneau publicitaire (NDLR : voir Newbiz n?’12 de juillet/août), une congrégation cherche à convaincre les jeunes désabusés de la nouvelle économie que Dieu(.com) est la seule valeur sûre.

…quand le “latte” n’a plus la cote.

Les plans de licenciements massifs et les courbes alarmistes ont remplacé les levées de fonds record à la une de la presse économique. Et le “latte”, la boisson emblématique des salariés de start-up, n’est plus le best-seller de l’enseigne branchée que sont les Starbucks Coffees.

San Francisco, ville fantôme?

L’euphorie immobilière qui avait vu le prix du “square-foot” (environ 1/10 m2) s’envoler pour dépasser la barre des 100 dollars est bien terminée. Les propriétaires trop gourmands ont dû revoir leurs loyers à la baisse. Résultat, le prix du mètre carré a été divisé par quatre depuis le krach d’avril 2000. Les entreprises n’ont plus besoin de se battre pour trouver des locaux: les panneaux “For Rent/For Sale” poussent comme des champignons. Le patron du Moxie, bar trendy de Soma ?”quartier sud de San Francisco?” y a même laissé sa chemise, au propre comme au figuré.

Les Pink Slip Parties font le plein

Conséquence directe des licenciements massifs, les forums-emploi se multiplient. Les plus célèbres, les Pink Slip Parties (le pink slip est le formulaire rose de licenciement), sont tout spécialement consacrés aux jeunes licenciés qui cherchent un nouvel employeur. Organisées dans des bars, ces réunions mensuelles sont dépassées par leur succès. Les chômeurs doivent souvent faire la queue une heure pour entrer.

Quand les start-up jouent les commissaires-priseurs

Seul secteur qui se porte bien : la vente aux enchères. Pas les enchères on-line, mais la vente physique de l’équipement et du mobilier des start-up agonisantes! Cette solution catastrophe est souvent le dernier recours pour faire rentrer un peu d’argent frais dans les caisses (ici, Evite.com, site spécialisé dans les invitations on-line).

South Park: le quartier branché est déserté

Pendant les années fastes, les start-up délogeaient les artistes de ce coin de paradis du quartier de Soma (NDLR : voir Newbiz n?’12 de juillet/août) en acceptant de payer des loyers prohibitifs. Mais depuis quelques mois, terrasses et immeubles se vident. Dans le square, les millionnaires de papier laissent la place aux homeless.

Le garage Porsche a perdu ses clients

Ce revendeur VAG/Audi/ Porsche de Palo Alto (NDLR : voir Newbiz n?’12 de juillet/août) avouait l’an passé à Newsweek qu’il était incapable de satisfaire tous ses clients tant la demande des nouveaux millionnaires était forte. Mais, aujourd’hui, ils revendent leur Porsche d’occasion ou la laissent dormir au garage. Car, en plus, l’essence a augmenté!

Venu pour faire fortune, il repart bredouille

Nicolas Santi-Weil, un jeune journaliste de Newbiz, a quitté le magazine en janvier 2001 pour aller tenter sa chance dans une start-up de la Silicon Valley spécialisée dans le placement d’informaticiens. Las! La société coule trois mois plus tard. Il reprend l’avion pour Paris(NDLR : voir Newbiz n?’12 de juillet/août), et vient conter son aventure aux lecteurs de Newbiz…

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Nicolas Santi-Weil