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Le gâteau européen aiguise les appétits

L’Europe est depuis longtemps dans la ligne de mire des fournisseurs high-tech américains, scotchés sur leur marché national par une croissance faible et un taux d’équipement fort. Mais il semble que, en 2002, leurs efforts vont s’accentuer…

L’Europe est depuis longtemps dans la ligne de mire des fournisseurs high-tech américains, scotchés sur leur marché national par une croissance faible et un taux d’équipement fort. Mais il semble que, en 2002, leurs efforts vont s’accentuer. Pour deux raisons évidentes : d’une part, même si une reprise s’amorce aux Etats-Unis, les perspectives à long terme du marché y sont moins alléchantes qu’en Europe ; d’autre part, les Américains espèrent trouver moins de concurrents sur le Vieux Continent, où il ne reste plus beaucoup de grands acteurs locaux dans la high-tech. De plus, derrière cette toile de fond, ils tablent sur la mise en place de la monnaie unique pour faciliter leur business européen, qu’ils ont longtemps trouvé compliqué par les réglementations nationales et les taux de change. Avec encore un peu de naïveté peut-être, ils voient désormais la zone euro comme un marché unique, qu’ils vont pouvoir attaquer en ordre rangé. Il faut donc s’attendre à une offensive en règle. La plupart des analyses américaines publiées sur ce sujet placent l’Allemagne en première ligne, suivie par la France, puis l’Angleterre et les Pays-Bas. Elles s’accordent également, dans leur vision de l’Europe en 2002, sur deux signes positifs visibles au deuxième semestre : une reprise des marchés informatique et télécoms et un redémarrage des fusions-acquisitions et du capital-risque. Mais des doutes sont également émis sur les facteurs négatifs, comme le taux de chômage et le poids du secteur public. Toutes ces visions et prévisions sont un peu dérangeantes : cela fait une drôle d’impression d’être vu uniquement sous l’angle d’un gâteau à découper. Les gnous sont sur la rive, et les crocodiles traversent la rivière. Mais il faut bien avouer que, mis à part les sociétés de services, les industriels européens ont laissé le champ libre aux Américains. Alors, positivons ! Espérons que ce renforcement de la concurrence américaine permettra aux entreprises utilisatrices européennes davoir un meilleur choix !

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Luc Fayard