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Le e-commerce ne peut plus se passer des e-logisticiens

Il ne suffit pas de créer un site et de l’intégrer au système d’information pour vendre sur le Net. Il faut aussi gérer les stocks et les envois. À la croisée de ces besoins, une nouvelle compétence est née : l’e-logistique

La logistique est le point faible du commerce électronique”, constate le logisticien Alain Borri. Si, aujourd’hui, la mise en place d’un site Internet marchand ne pose guère de problème, l’entreprise doit être capable de suivre la montée en puissance des commandes générées par le site web. “Les ennuis commencent le jour où les commandes arrivent “, constate Alexandre Meerson, directeur d’Alaska, agence multimédia de marketing relationnel et de commerce électronique. Pour faire face aux nombreux problèmes informatiques et organisationnels, l’entreprise a besoin d’une nouvelle compétence : le e-logisticien. Ce dernier sera formé non seulement aux métiers du stockage et du transit, mais aussi à ceux d’Internet et de l’échange de données informatiques.

Le système d’information au c?”ur du commerce

Première étape de la rencontre entre la logistique et le commerce électronique : le système d’information de l’entreprise. Vendre en ligne implique d’agréger les informations issues du site marchand à celles générées par la vente traditionnelle et, plus particulièrement, celles provenant de la gestion des stocks. Dans ce domaine qu’il connaît bien, le logisticien traditionnel sert de relais avec l’informaticien. “Il est impératif d’avoir un lien direct entre l’interface de prise de commande sur le web et les applications de gestion de stock, sinon c’est la catastrophe “, avertit Alain Borri. Cet impératif logiciel est généralement à la charge des SSII intervenant sur la mise en ligne du site. Il est de plus en plus fréquent que ces dernières aient recours à un logisticien professionnel. Ce dernier est, en effet, plus compétent pour mettre à plat l’organisation de l’entreprise, une tâche primordiale dans l’élaboration d’un site de e-commerce. L’opération est proche de celle nécessaire à la préparation de la certification ISO et nécessite de définir l’organisation de l’information au sein de l’entreprise et ses flux (livraison, facturation…). Le modèle informatique ne peut être envisagé qu’une fois cette étape préliminaire terminée. “Les solutions existent, précise Bruno Morin, manager des centres de compétences e-commerce et business intelligence chez Ifatec (Groupe Euriware). Tous les outils majeurs du marché, tels e-business d’IBM ou Telecommerce de France Télécom, permettent de s’adapter à une chaîne logistique existante. Le plus simple est donc, pour l’entreprise, de faire héberger la partie back office de son site de commerce électronique par un prestataire extérieur”. Lorsque l’entreprise délègue son back office, la fonction du logisticien prend toute son importance : “Il devient le commercial du fournisseur”, note Alain Borri, en faisant remarquer que, pour un site web marchand, la logistique est le seul lien réel entre le fournisseur et le client.

Connaître les habitudes du client


Outre son rôle historique dans la négociation des tarifs et l’organisation du stockage, le logisticien fait également remonter les informations marketing, comme les habitudes de consommation du client. Dernier maillon de la chaîne, les transporteurs, partenaires habituels du logisticien, proposent de nouveaux outils. UPS et Chronopost offrent ainsi des modules logiciels qui s’interfacent avec un système d’information d’entreprise et permettent de suivre l’acheminement des commandes en direct depuis le site web du vendeur.
L’évolution se fait en douceur : le commerce électronique atteint une maturité suffisante pour que les SSII et les intégrateurs se préoccupent désormais des besoins réels de l’entreprise commerçante. Et la logistique en fait plus que jamais partie.Pour vendre sur Internet, il ne suffit pas de concevoir des pages web. Avant même de définir une charte graphique, l’entreprise doit se préoccuper de la logistique nécessaire à la bonne marche du site. Nouveau venu, l’e-logisticien doit maîtriser la logistique mais aussi les systèmes d’information et leur connexion à ceux de ses partenaires. Cette compétence est rarement présente en interne. Cela devrait faire le bonheur des consultants et SSII, soucieux d’offrir des services globaux à l’entreprise.

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ÉR'ME SAIZ