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Le dossier médical partagé entre à l’hôpital

Le ministre de la Santé se lance dans la coordination informatiques des soins. Ce projet fédère plusieurs initiatives menées ces dernières années dans différents établissements régionaux à Toulouse, Mâcon, Strasbourg…

La mise en réseau des réseaux informatiques de santé a décollé cette semaine à Toulouse. Visitant le site pionnier de la clinique Pasteur dans la ville rose, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, a officiellement lancé le
chantier national du ‘ dossier médical partagé ‘ (DMP). L’objectif de cet ambitieux projet est de faire communiquer autour d’un dossier patient unique tous les professionnels de santé, du monde hospitalier et
libéral. Et cela afin de ‘ limiter les actes redondants et inutiles ‘.Ce dossier médical, obligatoire pour toutes les personnes de plus de seize ans, devrait constituer l’instrument majeur de maîtrise des dépenses de santé. En effet, la ‘ coordination des soins ‘
permettra, en théorie, à l’Assurance maladie d’économiser 3,5 milliards d’euros par an, seuls les soins inscrits sur ce DMP étant remboursés. Chaque dossier coûterait, quant à lui, entre 3 et 12 euros par an.D’un point de vue pratique, le dossier contiendra tous les documents médicaux du patient ?” consultations, comptes rendus opératoires, analyses biologiques, etc. Il sera accessible depuis le cabinet du praticien via la
carte CPS ou la carte Vitale, et depuis le PC personnel du patient par une solution de type certificat, similaire à celle actuellement utilisée pour la télédéclaration et le paiement des impôts.

Les premiers tests sont prévus pour février 2005

Le chantier durera trois ans. L’appel d’offres à destination des hébergeurs de sites Internet sera lancé en juillet prochain. Dès février 2005, le dossier partagé sera testé dans quatre ou six sites pilotes. Le chantier
suivra les recommandations du rapport Fieschi, paru en 2003, et fédérera les premières réalisations régionales existantes. A savoir les quelques ‘ réseaux de soins ville-hôpital ‘ nés à la suite des ordonnances Juppé de
1996, tel le réseau de santé de Mâcon, en fonction depuis 1999. Celui de Strasbourg, réunissant deux CHU et l’Union régionale des médecins libéraux d’Alsace, sera opérationnel en octobre prochain.Les hôpitaux déposeront, à l’intention des médecins de ville, les informations ayant trait au séjour de leurs patients sur une plate-forme d’intermédiation hébergée chez eux. Le déploiement national proprement dit du DMP
s’effectuera de l’automne 2005 à la mi-2007. Le projet intégrera aussi l’informatisation du carnet de santé, jamais réellement utilisé dans sa version papier.

Régler le problème de l’identification du patient

Egalement précurseur du dossier médical partagé avec les praticiens libéraux, la clinique Pasteur de Toulouse planche sur l’optimisation de son système d’information depuis une dizaine d’années déjà. Et depuis
2002, l’accès des professionnels de santé internes et externes à l’établissement repose sur les technologies Internet. ‘ Les cartes CPS étant utilisées toute la journée pour les télétransmissions des feuilles de
soins vers l’Assurance maladie, la sécurisation des accès au DMP de plus de cinq cents professionnels s’effectue en interne, au moyen d’un mot de passe ‘
, précise Dominique Pon, DSI de la clinique. Les
cent trente médecins traitants et kinésithérapeutes externes peuvent, eux aussi, consulter et modifier le dossier de leur patient via un certificat et un mot de passe généré à travers un protocole crypté.Les prochaines étapes seront, successivement, la constitution par la clinique d’un véritable portail pour la médecine de ville, puis celle d’un portail destiné aux patients, qui s’intégrera dans le projet national.Néanmoins, pour Germain Zimmerlé, DSI du CHRU de Strasbourg, ce projet national DMP soulève plusieurs difficultés ?” en particulier, celle de l’identification du patient au niveau national. Si la Cnil maintient sa
position de refus d’un identifiant unique, une application devra être créée pour permettre le rapprochement de plusieurs identifiants. Par ailleurs, le jour du démarrage du système, il faudra aussi résoudre le problème de reprise de
l’existant. Et en prévoir l’organisation…Tous ces points seront certainement évoqués lors de la traditionnelle réunion annuelle des DSI d’hôpitaux, qui se tiendra à Paris dans le cadre du salon Hôpital Expo. Une réunion à laquelle participeront des représentants des
pouvoirs publics.

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Christine Peressini