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Le décollage contrarié du dégroupage haut débit en Europe

Le nombre de lignes dégroupées demeure marginal sur le marché du DSL. Sous l’impulsion des régulateurs, une accélération s’est opérée ces derniers mois.

Le DSL dégroupé, c’est-à-dire du haut débit proposé par les opérateurs en louant les lignes téléphoniques des opérateurs historiques, a décidément bien du mal à prendre son envol. A la mi-2002, les lignes dégroupées continuaient
de ne représenter qu’un maigre pourcentage des lignes DSL totales.Le cas de l’Allemagne est assez symptomatique. Outre-Rhin, selon l’Idate ?” qui donne une image du dégroupage en Europe à la mi-2002 dans son ouvrage
Digiworld 2003 ?” plus de 850 000 lignes téléphoniques avaient été dégroupées. Mais, à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit,
en majeure partie, de dégroupage pour de la téléphonie simple. A la mi-2002, seules 140 000 lignes avaient été dégroupées par les opérateurs tiers pour offrir des services DSL.En Suède, le dégroupage est effectif depuis 2001, et tous les centraux téléphoniques sont accessibles aux opérateurs. Malgré cela, à la fin du premier semestre 2002, le pays ne comptait qu’environ 5 000 lignes
dégroupées. Le constat à la mi-2002 était le même dans les autres grands pays européens ?” Espagne, Italie, Royaume-Uni et France. Les opérateurs historiques, qui ont traîné les pieds pour ouvrir leurs réseaux, sont montrés du doigt dans
cette affaire. Surtout par Bruxelles.

De meilleures conditions tarifaires et techniques en France

Mais en quelques mois, certains pays, comme la France, ont connu ?” enfin ?” une accélération soudaine de ce dossier. Ainsi, de quelques centaines de lignes début 2002, l’Hexagone est passé, en ce mois
d’avril 2003, à environ 18 000 lignes, selon les derniers chiffres présentés par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART).Les nouvelles conditions tarifaires et techniques, couplées à l’ambition de certains opérateurs comme Colt ou LDCom, en constituent l’explication. Près de 17 000 lignes téléphoniques font l’objet
d’un dégroupage partiel (orienté grand public), et 1 600 d’un dégroupage total (orienté entreprises).Toujours selon l’ART, le nombre de sites ouverts aux opérateurs alternatifs progresse ?” notamment grâce aux modifications apportées à l’offre de référence de France Télécom. Il est vrai que
l’intervention des régulateurs européens, poussés par la Commission européenne, a permis de débloquer le dossier.Au Royaume-Uni, l’Oftel a également imposé des baisses de prix et de nouvelles conditions d’interconnexion. Aux Pays-Bas, le régulateur est aussi intervenu pour demander une plus grande transparence. Mais, pour
l’instant, tout n’est pas encore résolu. Les opérateurs historiques ont pris une avance certaine. France Télécom revendique aujourd’hui près de 1,4 million de lignes DSL.En France, les opérateurs alternatifs se plaignent toujours du tarif d’accès aux salles de France Télécom, et le dégroupage se limite aux grandes agglomérations. En Italie, les opérateurs préfèrent l’offre de revente de
Telecom Italia au dégroupage, jugé trop coûteux.

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Guillaume Deleurence