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Le cybersquatting entre en récession

Les sites Internet actifs sont de moins en moins nombreux. Parallèlement, les enregistrements de noms de domaine chutent. Une situation imputable au déclin du cybersquatting.

Hier haussé au rang d’industrie, le cybersquatting vit aujourd’hui des heures difficiles. L’enregistrement de noms de domaine Internet à des fins spéculatives tend en effet à passer de mode à mesure que la demande de nouveaux noms de domaine diminue.Pour la deuxième fois en six ans, le nombre de sites Web actifs a chuté d’un mois sur l’autre, passant à 36,28 millions en décembre 2001, soit 182 142 de moins qu’en novembre de la même année, selon une étude de la société britannique Netcraft.En Grande-Bretagne, la société Nominet estime que le nombre de sites enregistrés avec l’extension .uk est passé de 245 967 en mars 2000 à 39 950 en décembre 2001.L’un des principaux acteurs du marché britannique, Easyspace, fait d’ailleurs état d’un nombre de contrats d’enregistrement inférieur de 10 % à 15 % par rapport au pic de mars 2000.

Les cybersquatters comptent sur les .biz pour se relancer

Le déclin des enregistrements de noms de domaine, ce qui signifie que les ouvertures de contrats sont moins nombreuses que les clôtures, est principalement attribué à la baisse d’activité des cybersquatteurs, qui achetaient en masse des sites dans l’espoir de les revendre plus cher dans un avenir plus ou moins lointain.” La baisse de trafic des noms de domaine n’est pas une mauvaise chose tant que l’Internet perdure “, estime Mike Prettejohn, directeur de la société d’études Netcraft.Les ” registrars “, les sociétés d’enregistrement de noms de domaine, affirment quant à elles que ce déclin du cybersquatting ne les inquiète pas. Le chiffre d’affaires de Verisign a continué de progresser, car la société a diversifié ses activités vers la sécurisation des transactions en ligne et jusqu’au routage des communications téléphoniques, a affirmé son porte-parole Brian O’Shaugnessy.Pour Easyspace, la perte de revenus provenant de la vente de noms de domaine a été plus que compensée par des services d’hébergement à plus forte marge et d’enregistrement avec mots-clés, selon son directeur, Erik Young. La mise à disposition du grand public de nouveaux noms de domaine génériques, comme les .info, .biz et .name, devrait par ailleurs relancer le marché, estiment les observateurs.

La spéculation ne paie plus

La fin annoncée du cybersquatting paraît toutefois acquise. L’éclatement de la bulle spéculative sur les sociétés liées à Internet y est pour beaucoup.Au temps de l’âge d’or des cybersquatteurs, à partir du milieu des années 90, les grandes entreprises ont souvent dû négocier avec des cybersquatteurs prévoyants qui avaient su enregistrer soit des noms de grandes marques, soit des noms de domaine suffisamment génériques pour attirer les convoitises.L’appétit démesuré de certaines jeunes sociétés alors millionnaires a fait le bonheur des cybersquatteurs à leur apogée, en 1999 et 2000, tout disposés à vendre à prix d’or les adresses qui garantissaient une reconnaissance aisée à des marchands en ligne qui vendaient de tout, depuis la nourriture pour animaux jusqu’aux chaussettes.Certains noms, comme www.business.com ou www.altavista.com, se sont à l’époque négociés plusieurs dizaines de millions de dollars. Ces pratiques conservent encore une certaine actualité avec des adresses proposées aux enchères, comme Findbinladen.com et America.com, cette dernière étant mise à prix 15 millions de dollars, sans grand succès pour l’instant.

Une réglementation internationale de plus en plus stricte

L’intervention croissante du régulateur, en l’occurrence l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), protège en outre de mieux en mieux les détenteurs de marques déposées et les célébrités contre les plaisantins.Le nombre de conflits déférés devant l’Ompi a d’ailleurs régressé, passant de 1841 en 2000 à 1502 en 2001. ” Je crois que c’est plutôt sain dans l’ensemble, estime Bob Craig-Wood, directeur du développement d’Easyspace. Les gens achètent des noms de domaine pour un usage légitime plutôt que pour les revendre plus tard. “

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La rédaction (avec reuters)