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Le crime finira-t-il par payer?

Sega of Japan aurait peut-être trouvé le seul moyen de lutter efficacement contre le piratage : l’argent. En achetant leur honnêteté aux hackers de tout poil.

Sega l’avait pourtant promis aux éditeurs : le GD-ROM (déclinaison du CD-ROM pour les jeux Sega) serait inviolable. En promettant un niveau zéro de piratage pour le CD (au format propriétaire) de la Dreamcast, le constructeur comptait inciter les développeurs à créer des jeux pour sa console. Pari en partie réussi, puisque les plus gros hits du PC (Quake, Half-Life, Age of Empires…) sont depuis peu portés sur Dreamcast.Mais en partie seulement. Des petits malins ont évidemment réussi à détourner le système de protection : un simple PC et un graveur standard sont tout ce qui est nécessaire pour copier les jeux Dreamcast en toute illégalité. Des dizaines de fichiers ISO (une image physique du CD jeu) circulent sur Internet, qui n’attendent plus qu’à être gravés et insérés dans une console. La plupart proviennent du Japon, où sévit l’un des groupes de pirates les plus populaires du moment, Kalisto (toute ressemblance avec le nom d’un éditeur français est réellement fortuite !).Voici quelques jours, notre confrère anglais Daily Radar se faisait l’écho d’une rumeur pour le moins étonnante : Sega aurait proposé aux membres de Kalisto des stocks-options en échange de la cessation immédiate de leurs activités. Et ils auraient accepté !Evidemment, cette information est à prendre avec des pincettes, tant il est vrai que les rumeurs de la scène underground, hein… c’est comme les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut.
N’empêche que non seulement Sega n’a toujours pas démenti, mais encore que la firme se terre dans un silence qui pourrait passer pour accusateur.Et si c’était vrai ? Si, pour gagner de l’argent, il suffisait de téléphoner à ” Monsieur Sega ” et de lui dire, en substance : ” Voilà, je copie vos jeux, payez-moi ou je continue “. Et pourquoi diable s’arrêter en si bon chemin ? Sony, Nintendo, Microsoft, Electronic Arts, et tous les éditeurs de jeux sont autant de cibles relativement faciles.Avouez qu’il y a de quoi trembler. Pour les éditeurs, bien sûr. Mais aussi et surtout pour les consommateurs que nous sommes. Car on se doute bien que toute dépense supplémentaire que nos chers éditeurs auraient à supporter serait immédiatement répercutée sur le prix de vente des jeux… Une situation qui serait pour le moins paradoxale : alors que les pirates clament haut et fort qu’ils ne copieraient pas les jeux s’ils coûtaient moins cher, les voilà en passe de faire grimper les prix !Faites comme moi : priez pour que tout cela ne soit quune rumeur infondée. Et que Sega démente rapidement.Prochaine chronique le mardi 26 septembre

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Stephan Schreiber, chef de la rubrique Jeux