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‘ Le couple ceinture-airbag diminue de 80 % le risque de blessure grave ‘

Les constructeurs ne cessent de travailler à l’amélioration de la sécurité des véhicules. Pour comprendre un peu mieux leur travail et tenter de discerner ce que nous réserve l’avenir, nous avons rencontré Marc Bocqué,
responsable de la communication pour l’innovation, la technologie et l’environnement chez PSA Peugeot Citroën.

Selon vous, quelles ont été les dernières avancées les plus significatives en matière de sécurité ?J’en vois de deux ordres. Complémentaires et destinées à protéger les passagers en cas d’accident. La première concerne la structure des véhicules que PSA Peugeot Citroën a mis en ?”uvre sur ces trois nouvelles
plates-formes (Ndlr : Peugeot 1007/Citroën C3, Peugeot 307/Citroën C4 et Peugeot 407-607/Citroën C5). Nous utilisons des matériaux à haute limite élastique et nous travaillons à absorber des efforts toujours plus importants. Par exemple, nous avons
multiplié par trois les capacités de charge des poutres placées à l’avant inférieur du véhicule, ce qui permet de mieux protéger les occupants.

La résistance aux forces de choc avant des poutres avant a été multipliée par trois sur la Peugeot 407.Pour tester ces améliorations, vous procédez à un grand nombre de crashs-tests. Jusqu’à quel point sont-ils représentatifs de l’ensemble des accidents répertoriés sur nos routes ?PSA Peugeot Citroën réalise environ 800 crash-tests par an. C’est donc une activité majeure. Il est très difficile de reproduire tous les types d’accidents, mais nos crashs-tests couvrent une très vaste palette de
collisions. Nous réalisons des chocs frontaux sur toute la largeur du véhicule et des frontaux décalés, de même que des chocs jusqu’à 45?’ par rapport à l’axe longitudinal du véhicule et des chocs sur poteau.Nous les réalisons à différentes vitesses, de celle de l’homologation (56 km/h) à celle beaucoup plus sévère de l’EuroNCAP (64 km/h). Nous provoquons également différents chocs latéraux, des collisions arrière en
insistant sur la protection du réservoir et des canalisations de carburant, et des tests de retournement. Nous avons aussi des tests de calibrage d’airbag, afin de déterminer à partir de quel niveau de décélération il faut les déployer.

Le choc frontal 40 % décalé, à 64 km/h, est le test le plus sévère pour la structure d’un véhiculeQuelles nouvelles technologies comptez-vous généraliser pour améliorer encore la sécurité ?Nous commercialisons un produit qui est une première européenne et qui nous tient à c?”ur : c’est l’appel d’urgence, qui est disponible, en option, sur tous nos modèles. Dès que les airbags se déclenchent, ce
qui prouve la sévérité de l’accident, le boîtier électronique qui les pilote appelle aussitôt ?” par GSM ?” le plateau d’assistance, en l’occurrence Inter Mutuel Assistance (IMA). Le plateau IMA va alors
essayer d’entrer en contact avec le conducteur à deux reprises. S’il n’obtient pas de réponse, il prévient les autorités compétentes (Samu, pompiers, gendarmerie, concessionnaires d’autoroutes…) de la présence
d’un véhicule accidenté sur le lieu localisé par GPS.Par ailleurs, à tout moment, si le conducteur ?” ou un passager ?” considère qu’une vie est en danger, il peut utiliser le bouton ‘ Urgence call ‘. Le système le met alors en contact
par GSM avec une plate-forme d’assistance, qui déterminera la nécessité d’envoyer ou non des secours.Dans tous les cas, les précieuses minutes ainsi gagnées peuvent faire la différence et sauver des vies. Car près de 250 personnes, en France, perdent la vie par défaut d’assistance après le choc, dans des configurations où
l’accident s’est déroulé en rase campagne ou sur une départementale de nuit.

L’Appel d’urgence de PSA Peugeot Citroën permet d’avertir automatiquement les autorités d’un accident et de le localiser sans l’aide du conducteur.Plusieurs dispositifs d’aide à la conduite sont censés améliorer la sécurité, comme le régulateur adaptatif de la vitesse, l’ESP ou le système d’avertissement de franchissement de ligne blanche. Selon vous,
jusqu’où le constructeur peut-il intervenir dans l’assistance à la conduite ?
La philosophie de PSA Peugeot Citroën est, à chaque fois que c’est possible, d’apporter une assistance au conducteur. Mais ces techniques ont leurs limites et peuvent être à double tranchant. Par exemple, l’ABS
 ?” qui a fait ses preuves ?” est généralisé sur tous les modèles. L’ABS sert à garantir la stabilité du véhicule pendant le freinage, mais trop de conducteurs estiment encore que son intérêt est de diminuer la distance de
freinage. D’un côté, nous améliorons la sécurité. De l’autre, certains conducteurs estimeront qu’ils peuvent rouler plus vite…Aussi notre politique est simple. Les assistances à la conduite comme l’ESP ou le régulateur de vitesse sont systématiquement déconnectables. Car la sécurité automobile, c’est d’abord la responsabilité du
conducteur. Il ne peut y avoir de sécurité automobile sans adhésion du conducteur. À partir de là, nous proposons des équipements d’aide à la conduite, mais le conducteur n’est pas obligé de les utiliser et le véhicule est capable de
fonctionner sans ces aides.

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Yvonnick Gazeau, Pampa Presse