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L’e-construction française remodelée par la crise de l’investissement

Dans la même semaine, les bailleurs de fonds ont joué les démolisseurs puis les bâtisseurs : B 2 Build a jeté l’éponge et Constructeo fusionné avec Bricsnet.

L’e-construction française est dans l’?”il du cyclone. Vent mauvais pour B 2 Build, opérateur de réseaux privés spécialisé dans la construction : l’édifice assemblé en 14 mois de mise en ligne s’est écroulé.

Manque 7 millions d’euros

Nous avons cessé nos activités en Allemagne dès avril pour concentrer toutes nos ressources sur la France, explique Pierre Thaler, PDG de l’entreprise. Lundi 25 juin, nous avons mis en liquidation B 2 Build SA, le holding belge qui contrôlait l’ensemble. Il nous restait de l’argent [sur les 7 millions d’euros, soit 46 millions de francs, levés en septembre 1999 auprès d’Atlas Venture et Deutsche Morgan Grenfell, ndlr], mais nous n’avons pas réussi à dénicher les 7 millions permettant de poursuivre durablement l’activité.“Même semaine, mais vent plus favorable pour Constructeo, plateforme de services en ligne pour les professionnels de la construction : mercredi 27 juin, une lettre d’intention de fusion a été signée avec Bricsnet, fournisseur de solutions technologiques pour les secteurs de la construction et de l’immobilier, créé en Belgique en 1986, mais surtout implanté aux États-Unis. “Constructeo pouvait tenir six mois, mais nous aurions eu du mal à procéder à une nouvelle levée de fonds en restant seuls “, reconnaît Bertrand Dumazy, président du directoire. L’ensemble issu de la fusion bénéficiera d’une augmentation de capital de 10,5 millions d’euros. Le fonds d’investissement Chrysalead a constitué le nouveau tour de table. “ Ils nous ont fait rencontrer Bricsnet. Comme nos produits s’emboîtent, qu’ils sont aux États-Unis et nous en France, les investisseurs nous ont dit, si vous vous mariez, on vous finance“, récapitule Bertrand Dumazy.Ce remodelage en cours de l’e-construction tient notamment à la lenteur avec laquelle le secteur s’approprie les nouvelles technologies. Les revenus se font attendre et la question du financement n’en est que plus cruciale. Resurgit alors le débat entre l’indépendance à tout crin et l’adossement à un groupe de la construction. Chez B 2 Build, Pierre Thaler ne revient pas sur son credo : “Renoncer à notre indépendance aurait tué la poule aux ?”ufs d’or, car le secteur est trop fragmenté. Quand le plus gros acteur représente à peine 2 % du marché, c’est insuffisant pour atteindre la masse critique, tout en limitant la capacité à travailler avec d’autres.” En revanche, constructeo avait choisi de s’appuyer sur Vinci et GTM, aujourd’hui fusionnés et propriétaires de 49 % des parts.” Le BTP a quelque chose de presque incestueux. Ces industriels nous permettaient d’être de la partie et représentaient 25 % de notre CA, explique Bertrand Dumazy. Vinci est partie prenante du nouveau tour de table Constructeo-Bricsnet, mais sa participation va être diluée. ” L’enchaînement semble plaider pour ladossement, mais pourtant, les deux ténors du secteur en Europe, Buildonline et EU-Supply, continuent leur route en toute indépendance.

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Maxime Rabiller