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Le configurateur prend du poids

Le web a étendu l’interactivité et les fonctions des configurateurs en les connectant au système d’information de l’entreprise.

La capacité de configurer des voitures en ligne est commode pour les acheteurs. Elle permet aux constructeurs de réduire le coût de leur inventaire et de transmettre cette économie aux consommateurs”, observe-t-on au Gartner Group. L’outil, appelé configurateur, est apparu bien avant les premiers sites web commerciaux. Les forces de vente pouvaient ainsi l’utiliser depuis leur portable. Mais ce logiciel ne proposait que des fonctions basiques et peu interactives: le client composait le produit via une suite de choix à cocher.Sur son site, Dell a inauguré ce type d’outil il y a déjà longtemps en offrant la possibilité de composer entièrement son ordinateur. Seulement voilà: le système ne tenait compte ni des incompatibilités, ni de l’état des stocks, ni des paramètres autres que le choix du client. Depuis un an, tout change. Les configurateurs deviennent au contraire de véritables assistants virtuels à la vente, reliés au système d’information du fournisseur.

Le logiciel va jusqu’à déclencher la fabrication

Désormais, le procédé prend en compte une multitude de paramètres. Certes, le client fixe toujours son choix à partir d’une liste. Mais, en fonction des options retenues, de nouvelles listes sont générées. Au fur et à mesure de la sélection des paramètres, le configurateur peut alors vérifier dans le système d’information si la catégorie est ou non disponible, supprimer les incompatibilités, et même établir une liste parallèle de produits complémentaires pour étoffer le panier d’achats du client (vente croisée). Dans l’idéal, ces outils doivent également permettre de récolter un nombre important d’informations stratégiques : les critères les plus importants pour le client (prix, puissance, taille, etc. ) et l’historique des achats. Ces données pourront ainsi être réinjectées dans les autres solutions de gestion de la relation client, voire dans le système d’information de l’entreprise – au niveau de son entrepôt de données décisionnelles, par exemple.Outre les fonctions de configuration, les logiciels récents tendent à incorporer des fonctions de suivi de commande. Ce qui permet, par exemple, de prévenir le client d’éventuels retards de livraison dus aux problèmes d’approvisionnement. Mais ce n’est pas tout. Le logiciel peut aussi être relié au système de production. Conséquence: la fabrication du produit est enclenchée dès que celui-ci est payé. A ce titre, il convient de noter le positionnement des spécialistes de la planification industrielle ou de la gestion de la chaîne logistique, comme Manugistic ou i2, qui ont très vite complété leur fleuron de modules de configuration de produits.Reste que les avancées fonctionnelles ne sont pas appropriées à l’ensemble des secteurs. “Un outil de configuration puissant n’est pas très intéressant pour des produits dont les options sont prévues dans un cadre extrêmement conditionné. Ils sont, par contre, très adaptés pour des secteurs comme la métallurgie, où les produits sont essentiellement configurables”, estime Pascal Eymery, partenaire associé et spécialiste de la chaîne logistique chez Accenture.

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Tristane Banon