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Le COMPserver 280 Plus ne parvient pas à convaincre

Ce serveur UltraSPARC III évolutif biprocesseur, livré avec Solaris 8, affiche de piètres performances, malgré un bon équipement et un prix très élevé.

Tatung, spécialiste de la plate-forme UltraSPARC, propose avec le COMPserver 280 Plus un serveur en rack de type 4U exploitant la dernière génération de processeurs 64 bits du constructeur : l’UltraSPARC III. Nous avons testé le serveur en configuration équipée de 1 Go de mémoire vive et d’un sous-système disque avec un disque dur de 36 Go.Bien que testé en version monoprocesseur, le COMPserver 280 Plus peut accueillir un second UltraSPARC III à 750 MHz. Le processeur accède ici à une mémoire cache de second niveau de type ECC, plutôt confortable, de 8 Mo. Côté mémoire vive, l’architecture du serveur prévoit l’utilisation de barrettes mémoire SDRAM sur bus à 150 MHz que l’on installe sur les huit connecteurs Dimm prévus pour une capacité mémoire maximale de 8 Go. Le serveur exploite une architecture crossbar à cinq segments permettant des transferts simultanés de données entre les divers sous-systèmes. Cette architecture prévoit l’utilisation d’une mémoire entrelacée à quatre voies pour optimiser les transferts (4,8 Go/s du bus vers la mémoire), ce qui impose des modules installés par groupe de quatre. Pour le sous-système disque, Tatung opte pour un disque de forte capacité fonctionnant à 10 000 tours/min sur une interface Fibre Channel Arbitrated Loop (FC-AL), dont on pourra exploiter le connecteur externe pour relier un dispositif de stockage au serveur. Trois baies sont à même de recevoir des unités de disque d’une capacité unitaire de 73 Go. Étonnamment, Tatung va jusqu’à doter son COMPserver d’interfaces peu courantes en environnement serveur comme un port IEEE 1394 ou quatre ports USB et deux connecteurs UPA 64S pour cartes graphiques haut de gamme. Cette richesse fonctionnelle ne propose toutefois pas un contrôleur Gigabit Ethernet, le serveur se contentant d’un adaptateur Fast Ethernet pour tout sous-système réseau. Quant à la sécurité, l’absence de dispositif Raid est compensée en partie par la fourniture d’un sous-système d’alimentation redondant de 560 watts (2 + 1).

Un comportement transactionnel décevant

Pour mesurer l’efficacité de ce serveur, nous l’avons soumis à une série de tests transactionnels à base de scripts CGI/Perl. Pour cela, nous nous sommes fondés sur l’offre iPlanet Messaging & Web Server 4.1 avec Solaris 8 fournie avec le serveur, que nous avons confrontée à une charge de 480 utilisateurs virtuels (par Load- Runner). Force est de constater, à l’issue des épreuves, le manque de performance de la solution dans notre environnement de test. En effet, le serveur de Tatung fait deux fois moins bien qu’une station de travail monoprocesseur Xeon à 1,5 GHz, vendue pourtant plus de trois fois moins cher (3 630 ? ht, 23 810 F) à configuration équivalente, hormis l’alimentation qui n’est pas redondante. Pour rester dans l’environnement Solaris, le COMPserver se montre 2,5 fois moins rapide que son rival chez Sun, il est vrai cette fois, en configuration biprocesseur avec 4 Go de RAM. Dans ces conditions, on reste dubitatif quant à l’intérêt de cette solution en environnement transactionnel. Car si elle constitue une alternative séduisante à l’offre de Sun avec un coût 30 % plus bas, à ce prix-là, il est possible de se procurer ailleurs des solutions quadriprocesseurs Xeon à 700 MHz (1 Mo de cache) en rack 4U avec une configuration équivalente.

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Stéphane Reynaud