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L’e-commerce, j’achète pas

Acheter en ligne ? Il y a vraiment de quoi être tenté. Mais ça marche mal, beaucoup plus mal que ne le voudraient les sites marchands. Alors, à qui la faute si l’e-commerce n’arrive pas à décoller ?

Ce devait être la deuxième révolution pour le commerce, le passage de l’âge de pierre à l’âge de l’électron. Les coqs des sites d’e-commerce ont chanté haut, fort et clair pour enterrer les boutiques et les supermarchés. En tête de la bande, le plus plumé de tous, Jeff Bezos, le patron d’Amazon, qui n’en finit pas d’empiler les pertes. Derrière lui, une flopée d’entrepreneurs plus ou moins avisés. Quelques années plus tard, on compte les cadavres ?” Boxman, Bol, Abcool, etc. La faute à qui ?La faute aux internautes, c’est sûr ! Ils n’arrêtent pas de se méfier des marchands en ligne, même s’il n’y a pas vraiment de quoi. Ils craignent que leurs coordonnées bancaires soient piratées (c’est plutôt injustifié). Ils redoutent que leurs données personnelles soient exploitées pour les inonder de pubs (c’est très souvent vrai). Ils tremblent quand un site encaisse le montant de la commande avant de l’avoir expédiée ; la saga de Pere-noel.fr est là pour le rappeler.La faute à la technique aussi. Les prouesses annoncées des moteurs de comparaison de prix sont encore attendues ; des réponses ineptes à des questions simples, ça arrive tout le temps. La mise en relation avec les sites marchands, l’intermédiation, cafouille plus souvent qu’à son tour. Ce n’est pas si simple de tresser des liens entre des bases de données structurées ! Les moteurs de recherche, encore eux, se mélangent les pinceaux régulièrement ou échouent carrément à trouver le produit de nos rêves. Les systèmes de paiement en ligne, nombreux, ne convainquent pas. Le dernier-né, signé Yahoo!, fera-t-il mieux ? A voir.La faute, enfin, aux sites marchands eux-mêmes, indéniablement trop nombreux. Vous, je ne sais pas, mais, moi, plus ça va, moins j’achète en ligne. A force de me battre avec des logiciels de réservation obtus, des bonimenteurs très menteurs, je me lasse. Quelques exemples récents ? Je commande sur Sncf.com des billets pour ma petite famille. Tout enfant de moins de 12 ans paie demi-tarif ? Pas grave ! Puisque mon fils a une carte Enfant Plus, sa s?”ur de 8 ans paiera plein tarif ! Le guichetier de la gare de Crest m’a arrangé le coup en quelques secondes… en me confirmant que ma demande n’était pas soluble par le Net.Un autre ? Je voulais des billets d’avion pour la Corse. A votre avis, je les ai trouvés où : Degriftour-Lastminute, Air France en ligne, eBookers ? Pensez-vous ! A l’agence Air France de La Défense… Sur les différents sites, c’était soit impossible pour cause d’avions pleins, soit hors de prix : jusqu’à deux fois et demi plus cher que ce que j’ai payé. Un petit dernier pour la route ?Amazon est la première librairie du monde, n’est-ce pas ? Je commande, fin juin, huit bouquins sur le site américain. Un des ouvrages n’est pas en stock :“Disponible d’ici 3 à 5 semaines “, annoncent-ils. Confiant dans le délai, je renonce à la double expédition, trop coûteuse. Un mois plus tard, je fais le bilan : connexion au site, consultation de l’état de la commande. Tous les bouquins sont emballés, sauf un : “Disponible d’ici 3 à 5 semaines “. Ça énerve, non ? Alors foin d’économies, j’ai demandé l’expédition du lot prêt depuis trois semaines. Je verrai bien quand le dernier bouquin traversera l’Atlantique.

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Michaël Thévenet