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Le commerce international peine à utiliser le Web

Conclure un contrat international via Internet ?” paiement et transport des marchandises compris ?” est théoriquement possible. Mais l’informatique des entreprises n’est pas encore à la hauteur, et les banques se font tirer l’oreille.

Internet et le commerce international auraient dû faire bon ménage. Le Web a tout pour servir de canal d’échange aux multiples documents commerciaux et comptables, telles la commande et la facture, en matière de transport, d’assurance ou de paiement, réduisant d’autant les délais et les coûts de traitement. Et pourtant !“Ce concept ne fonctionne que sur des marchés de niches”, tranche Thierry Valsemey, consultant au Crédit Lyonnais. “C’est Bolero, une messagerie sécurisée, qui a permis cette approche dès 1997. Mais la chaîne transactionnelle doit être dématérialisée de bout en bout, qu’il s’agisse du vendeur, de l’acheteur, du transporteur ou de l’assureur de la cargaison. Or, les douanes françaises, par exemple, n’adhèrent pas à Bolero. Il faut des documents papier pour réceptionner les marchandises”, illustre-t-il. Sans compter l’authentification numérique des entreprises ?” prévue via des certificats Identrus ?” qui ne fonctionne pas, et le format de traitement en XML inexistant pour certains documents. Conséquence : “Les chaînes Bolero sont des pilotes entre des partenaires commerciaux qui se connaissent”, résume Thierry Valsemey. Malgré ces difficultés, d’autres prestataires, tel TradeCard, s’attaquent à ce marché.

TradeCard, un concurrent…

“Nous avons trois cents entreprises clientes, explique Tom Cooper, directeur marketing de TradeCard. Elles fabriquent des jouets, des vêtements ou de l’électronique. Nous devrions arriver en Europe cette année, même si nous pouvons déjà commercer pour des entreprises européennes.” Pour Thierry Valsemey, “TradeCard s’adresse à de petits négociants. L’idée est d’établir et de signer le contrat en ligne”. TradeCard vérifie les documents et débloque le paiement via le réseau de Thomas Cook. “L’accès à TradeCard n’est sécurisé que par une calculette d’authentification”, déplore le consultant du Crédit Lyonnais. De plus, les banques n’ont pas favorisé son développement, car TradeCard est perçu comme un concurrent. Le prestataire a dû modifier son modèle économique. Le paiement via Thomas Cook n’est plus obligatoire, et une autre assurance-crédit que la Coface est utilisable.Quant à CCEWeb, autre concurrent, son p.-d.g., Jacob Katsman, annonce : “Nos services ouvriront en juin 2002 aux États-Unis, en Europe et en Asie. Il faudra trois ans pour que ce type de service soit adopté.” Le modèle de CCEWeb repose sur l’adhésion des banques qui revendent ses services. Sa plate-forme sert à l’échange de documents au format PDF, d’Adobe, dans un cadre ebXML. La sécurité s’appuie sur une signature électronique de technologie Entrust, et des certificats Identrus. Le paiement n’est pas réalisable en ligne : il reste sous la responsabilité des banques.

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Jean-Pierre Blettner