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Le commerce électronique en 10 questions

Acheter à l’étranger est-il plus risqué? La carte à puce est-elle vraiment sûre? Voici les réponses aux principales questions que vous pouvez vous poser.

Internet est-il directement responsable de tous les litiges ?



NON, beaucoup sont des classiques de la vente à distance, comme la non-livraison, la non-conformité des produits livrés, les erreurs de facturation, la poursuite de prélèvements sur la carte après résiliation ou l’application de clauses abusives. Toutes choses qui n’ont rien à voir avec Internet.
En revanche, Internet est indirectement responsable de la facilité avec laquelle on peut s’instituer commerçant électronique, sans forcément disposer des infrastructures pour éviter ces problèmes.

Acheter sur des sites étrangers est-il plus risqué
?



OUI, selon le pays où est installé le site, les lois régissant les transactions peuvent être différentes des nôtres, et il est plus facile de se laisser abuser par une présentation floue ou une mauvaise traduction des conditions.
Sans compter l’arnaque pure et simple qui consiste à encaisser tous les paiements et à disparaître dans la nature, plus facile dans certains pays qu’en France.

Est-il facile de pirater mon numéro de carte bancaire lorsqu’il transite sur Internet ?



NON, techniquement, dérober un numéro de carte lorsqu’il voyage sur Internet n’est pas une chose simple. Elle l’est d’autant moins que plupart des sites marchands fiables utilisent un système de cryptage des données.
De plus, de nombreux commerçants font appel à des services bancaires qui assurent la gestion de la transaction, de sorte que le paiement ne passe plus par le site du vendeur, celui-ci ne voyant apparaître que la commande.

Les fraudeurs ont-ils d’autres moyens pour se procurer des numéros de carte ?



OUI, la solution la plus simple et la plus utilisée consiste à subtiliser des facturettes oubliées par le client (ou les doubles du commerçant). On y trouve les seize chiffres du numéro de carte et la date d’expiration, qui suffisent pour effectuer des achats à distance. Bref, votre numéro de carte peut être utilisé sur Internet même si vous ne vous y êtes jamais connecté ! Pour tenter d’enrayer le phénomène, le numéro de la carte ne devrait plus être imprimé en entier sur les facturettes, ce qui les rendra inutilisables par les fraudeurs.

Peut-on voler des numéros de carte en attaquant les sites eux-mêmes ?

OUI, un pirate s’est récemment illustré en faisant du chantage au disquaire américain sur Internet, CD Universe. Il affirmait avoir récupéré 300 000 numéros de cartes bancaires sur le serveur du site et exigeait une rançon !
Dans ce cas, Internet ne sert que de vecteur pour s’introduire dans le système informatique du commerçant, qui renferme les informations sur ses clients. Si vous avez effectué un achat en donnant votre numéro de carte sur un bon de commande envoyé par la poste et qu’il a été stocké dans un ordinateur situé sur un réseau relié à Internet, il pourra être piraté exactement de la même façon.
Mais ce genre de hold- up est rare, car les systèmes de protection sont pour la plupart performants. En France, sur les 1500 sites marchands existants, “les trois quarts assurent un niveau de sécurité satisfaisant “, estime Christophe Decaux, directeur marketing de Matranet, éditeur de logiciels de sécurité pour Internet.

L’utilisation des numéros volés est-elle spécifique à Internet ?



NON ce qui est en cause, c’est le système de paiement à distance par carte sans utilisation du code confidentiel, utilisé aussi par téléphone ou Minitel. “Il est impossible de s’assurer que la personne qui donne les références d’une carte bancaire est bien le titulaire de cette carte “, déplore Jean-Pierre Buthion, chargé de mission pour le GIE-cartes bancaires.
Internet a simplement contribué à amplifier la fraude, en permettant notamment l’achat de biens ” immatériels ” (logiciels à télécharger, informations, etc. ) qui ne nécessitent pas d’adresse de livraison.
Il y a quelques mois, des milliers de numéros de cartes ont ainsi été utilisés frauduleusement aux dépens d’opérateurs de téléphonie mobile… Mais ces numéros de cartes ont été transmis par téléphone, et non sur Internet.

En cas d’utilisation frauduleuse de son numéro de carte, le consommateur a-t-il des recours ?



OUI, les consommateurs sont bien protégés… à condition toutefois de surveiller leurs relevés de compte. En cas d’anomalie, il suffit de déposer une réclamation auprès de sa banque pour être remboursé. Seul inconvénient : il faudra changer de carte. Les principaux perdants sont les commerçants, qui verront, eux, leur compte débité sans espoir de retrouver et de confondre les fraudeurs.

Les lecteurs de cartes à puce à domicile permettraient-ils d’éviter cette fraude ?

OUI, la prochaine mise sur le marché de lecteurs de cartes bancaires reliés aux micro-ordinateurs, ou installés dans les téléphones mobiles, téléviseurs et PC de poche, semble être la solution pour éviter la fraude. Le détenteur de la carte sera alors le seul à pouvoir valider un achat, en entrant son code secret à quatre chiffres.
La procédure serait encore renforcée par l’emploi d’une signature électronique, dont le projet de loi vient d’être ratifié par l’Assemblée nationale, et la gestion directe des transactions par les banques. Mais attention : une fois la transaction signée électroniquement, elle ne pourra plus être contestée.

La carte à puce est-elle vraiment sûre ?

OUI, actuellement, en tout cas, la carte à puce est le moyen de paiement le plus sûr du monde. Il est vrai, cependant, que la diffusion récente sur Internet d’une des clés de cryptage des puces a mis le monde bancaire en émoi. Le GIE-cartes bancaires a dû s’engager à renforcer son système. Mais le consommateur n’est pas directement concerné : cette clé permet éventuellement de fabriquer de fausses cartes, mais pas de connaître le code confidentiel des cartes volées.

En attendant, le GIE cartes bancaires recommande de ne plus faire d’achat sur Internet. Faut-il suivre ce conseil ?



NON, il est surprenant que ce soit juste quelques mois avant de commercialiser son lecteur de cartes que le GIE-cartes bancaires ” dévoile ” les risques du paiement sur Internet !
La man?”uvre est un peu grosse : créer la confusion, voire la panique, pour mieux imposer sa solution. Certes, celle-ci sera plus sûre que le système actuel (surtout pour les commerçants, d’ailleurs !) mais en attendant, on peut tout de même payer sur Internet avec sa carte sans grand risque, à condition d’appliquer les quelques règles de prudence et de bon sens que vous trouverez dans larticle de ce dossier intitulé ” 12 conseils pour éviter les mauvaises surprises “.

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La rédaction