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Le collègue idéal est un robot

Il va chercher votre café et vous raconte des blagues. Il s’appelle Xavier et erre dans les couloirs de l’université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, aux Etats-Unis. C’est un des robots autonomes les plus avancés.

Xavier est un gros cylindre d’un mètre cinquante de haut, monté sur des roulettes. Ses yeux sont constitués de deux caméras, sa bouche est un large sourire de peinture blanche et sa voix un signal sonore, le résultat d’une synthèse vocale.Son créateur Sebastian Thrun, chercheur en robotique à l’université Carnegie Mellon à Pittsburgh, n’a qu’à prononcer les mots“get coffee”et son robot va, sans discuter, lui chercher une tasse de café. Il a en mémoire les plans du bâtiment, le chemin à parcourir pour atteindre la cafétéria.Pour ne pas heurter les gens ou les objets, il regarde devant lui à l’aide de deux caméras qui lui fournissent une vision en trois dimensions du couloir. Il envoie aussi, plus près du sol, un faisceau laser capable, entre autres, de détecter deux cylindres parallèles, des formes caractéristiques de jambes. Le rayon lui permet de repérer une personne dans un couloir, ou une file d’attente devant le percolateur.
Et si c’est le cas, il se déplace et attend à la queue, comme tout le monde ! Petit à petit, il avance et quand vient son tour, il annonce sa commande au serveur. Les caméras lui permettent de reconnaître la tasse posée sur un réceptacle. Le robot remercie, oublie de payer et ramène le café à son propriétaire.

Un veritable boute-en-train

Xavier est un robot autonome. Sa méthode d’évolution est basée à la fois sur les probabilités (quel est le pourcentage de chances pour que cette image corresponde à une file d’attente ?) et sur l’apprentissage (ce trajet doit prendre en moyenne 20 secondes, si le temps est dépassé c’est que j’ai dû percuter un meuble qui m’empêche d’avancer, à moi de le contourner, se dit-il).Des travaux de recherche utiles pour tous les robots, qu’ils soient sur la Lune, dans une salle d’opération ou dans l’enceinte d’une centrale nucléaire. Pour l’heure, les chercheurs de l’université s’en servent surtout pour se raconter des blagues. Sur leurs PC, ils peuvent accéder à une page Web où ils choisissent un numéro de bureau, tapent le texte d’une blague, et d’un clic de souris, envoient le robot dans les couloirs, à la recherche de leur destinataire. Une fois arrivé, Xavier se tourne et présente l’écran qu’il a derrière la tête. La blague s’affiche et le chercheur est censé rire. Pour ce type de test, Xavier a bon dos…Pour en savoir plus sur Xavier : http://www.ri.cmu.edu/projects/project_91.htmlChronique parue le mardi 23 mai 2000

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David Groison, journaliste