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Le cinéma se met au parfum

Pour la sortie au Japon du film ‘ Le Nouveau Monde ‘ de Terrence Malick, le 22 avril dernier, plusieurs salles ont été équipées pour diffuser des odeurs en même temps que les images.

On est loin de l’odorama de John Waters. Lors de la sortie en salle de son film Polyester en 1981, le cinéaste invitait les spectateurs à gratter des cartes parfumées pour partager les expériences odorantes de son
héroïne.En 2006, le procédé s’est quelque peu amélioré. Depuis le 22 avril dernier, les Japonais ont la possibilité de visionner le dernier film de Terrence Malick, Le Nouveau Monde en version olfactive. Au fil des
scènes, des senteurs sont diffusées dans des salles spécialement équipées. Des effluves de roses accompagnent une scène d’amour, tandis qu’une fragrance de menthe est dispersée lors d’une séquence triste.Pour ce faire, des sortes de globes ont été installés sous les sièges des spectateurs. Ces machines, développées par NTT Communication, contiennent six huiles essentielles. Elles sont mélangées, puis diffusées au fur et à mesure des
scènes. Pour obtenir les senteurs voulues, leur composition doit être téléchargée depuis les serveurs de NTT. Puis, un serveur local prend le relais. Il contrôle l’émission et le mélange automatique des senteurs en fonction des scènes du
film.Le cinéma olfactif n’en est toutefois pas à son premier essai. En juillet 2005, pour la première de Charlie et la chocolaterie, le tout Hollywood pouvait visionner le film de Tim Burton en humant une bonne
odeur de chocolat. La logistique avait été confiée à ScentAir, une société américaine chargée d’installer des émetteurs d’effluves dans les entreprises ou les magasins.

Bientôt dans la maison

En France, AC2i a déjà réalisé quelques films publicitaires ou animations olfactives pour des opérations événementielles. Le diffuseur développé par la société comporte plusieurs cartouches d’odeur codées qui peuvent être pilotées par
ordinateur lors de la diffusion d’un film.Un logiciel de montage déclenche et stoppe l’ouverture des vannes à l’image près. ‘ L’utilisation pour le septième art nécessite l’installation de près de 90 diffuseurs dans la salle. Nous travaillons sur
l’équipement d’un cinéma en Hongrie. Jusqu’ici se posait le problème de câblage, mais nos appareils disposent désormais de la technologie Wi-Fi ‘,
indique Michel Pozzo, gérant de AC2i.D’ici à la fin de l’année, le film olfactif entrera peut-être dans la maison. Michel Pozzo et son équipe travaillent à la création d’un diffuseur de petite taille monté sur piles ou batteries rechargeables. Lors de la lecture de la
vidéo, un DVD enverrait un code qui serait alors réceptionné via Wi-Fi par le diffuseur. A chaque code correspondrait une odeur, dont lémission serait déclenchée au fil des scènes. Cet appareil pourrait coûter 120 euros.

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Hélène Puel