Passer au contenu

Le cinéma à l’heure du numérique et du satellite

Lors du Salon des technologies de l’image et du son (Satis), qui a eu lieu en octobre à Paris, les professionnels de la filière cinématographique ont testé un système de distribution des films sous la forme de fichiers informatiques transmis par satellite.

On connaît les progrès que le numérique a permis en matière de création d’effets spéciaux, de trucages ou de prises de vues dans nombre de longs métrages. On sait moins que les professionnels du film envisagent de distribuer les ?”uvres, non plus sous la forme de bobines de pellicule, mais comme de simples fichiers informatiques, transmis par satellite.Depuis quatre ans, les expérimentations se multiplient. Elles visent toutes à vérifier la faisabilité technique et économique du téléchargement de fichiers contenant des longs métrages de deux heures sur des serveurs connectés à de puissants vidéoprojecteurs haute résolution. Après Boeing et son Cinema Connexion, l’an dernier, c’est au tour de la division Entreprises audiovisuelles de France Télécom (Télédiffusion de France et GlobeCast) et de la Commission supérieure technique (CST) de faire le bilan de la plate-forme expérimentale française.Mise en place avec l’aide des pouvoirs publics et du programme Priamm de la Communauté européenne, elle a permis de valider en vraie grandeur les différentes phases du processus de numérisation, de transmission, de stockage et de diffusion d’un film lors de plusieurs opérations menées en Angleterre et en France.Après évaluation de plusieurs systèmes de compression d’image, le profil MP@HL (Main profile @ high level) de la norme MPeg-2 adaptée à la fréquence image du film (24p) a été utilisé par les Laboratoires Éclair, en charge de la numérisation du fichier natif issu d’un télécinéma.

Des avantages économiques nombreux

On est passé d’un volume de données de 1 To, au débit initial de 960 Mbit/s (vidéo haute définition non compressée), à un fichier de 55 Go traité par un codeur réglé sur un débit de 80 Mbit/s.Pour la démonstration, au multiplexe Gaumont Aquaboulevard de Paris le 29 octobre, la transmission des données audiovisuelles embrouillées et des paramètres d’exploitation (droits de diffusion et contrôle d’accès) a été effectuée sur une durée de six heures et trente minutes via le service de diffusion par satellite MCast File de GlobeCast empruntant un canal de 20 MHz. À l’arrivée, le flux numérique a été stocké sur un serveur EVS Broadcast Equipment de la gamme CineStore, connecté à un projecteur Christie, lui-même équipé d’un imageur DLP (Digital light processor) de Texas Instruments. Pour les tenants de ce projet, les avantages économiques sont nombreux : diminution des coûts de distribution (il est inutile de fabriquer des copies de film) et souplesse de l’exploitation des longs métrages, des bandes-annonces et des publicités.De plus, le numérique garantit la sécurisation des données grâce à des procédés d’accès conditionnel et de tatouage électronique. Même le coût de la transmission sera faible : il sera divisé par le nombre de sites de réception. La cassette informatique ou le DVD sont envisagés pour les circuits de diffusion restreints. Seul problème : le financement des nouveaux équipements de diffusion dans les salles ?” qui intéresse des entreprises, tels Technicolor (Thomson Multimedia) ou Kodak, acteurs majeurs du secteur en quête de reconversion.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Pélaprat