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Le choix de la modernisation aura les retombées les plus positives

La plupart des entreprises sont passées à l’an 2000 sans encombre. Quels avantages tireront-elles de l’expérience ? La réponse est nuancée.

Que restera-t-il des 120 milliards de francs investis dans la prévention du bug ? Rien ne sert, désormais, de se demander s’il fallait ou non engager des dépenses aussi importantes pour la migration, la rénovation ou la modernisation des systèmes d’information. Si l’heure est au bilan, mieux vaut dresser l’état des lieux avec une approche positive de cette coûteuse péripétie.

Des situations très contrastées

Selon la stratégie adoptée, les entreprises sont aujourd’hui dans des situations très différentes (lire encadré ci-contre). Celles qui ont effectué une mise à niveau de leurs systèmes et des corrections sur les champs de dates des programmes – ce qui représente la majorité des cas – bénéficient aujourd’hui d’une meilleure connaissance de leur patrimoine informatique. “Elles en ont profité pour recenser les applications, supprimer celles qui étaient inutilisées, effectuer des corrections techniques, et elles ont désormais confiance dans leur capacité à ma”triser et à faire évoluer les anciens programmes”, souligne Alain Bouviala, directeur général d’Adonix, chargé du dossier an 2000 au Syntec.
D’autres sociétés ont préféré moderniser leurs systèmes et leurs applications. Leur choix a essentiellement porté sur des progiciels mis en place sous la pression des délais. L’exercice s’est révélé bénéfique dans la mesure où l’imminence de l’échéance a contraint les responsables à prendre des décisions rapides et à faire des arbitrages qui, en temps normal, sont souvent la cause de retards et, parfois, d’échecs… En contrepartie, le travail de réflexion, voire de réingénierie des processus préalable à la mise en place d’un PGI, n’a, dans la plupart des cas pas pu être mené correctement : “Cela laissera des traces “, prédit Alain Bouviala.
Au chapitre des conséquences, un certain nombre de grands chantiers ont été laissés de côté : e-business et Internet, gestion de la cha”ne logistique ou de la relation client. “Il reste un potentiel considérable de modernisation du système d’information. Mais on sent, dans les entreprises, une indéniable envie de faire une pause, toutefois contrariée par l’évolution rapide des technologies et la dynamique actuelle des affaires”, commente un analyste. Les sociétés qui ont opéré une refonte de leur système d’information ou investi dans un PGI disposent, dès lors, d’une longueur d’avance sur celles qui se sont contentées de gérer le passage à l’an 2000. Ces dernières vont, en effet, devoir conserver leurs anciennes applications plus longtemps, ne serait-ce que pour amortir les coûts des nombreuses analyses et tests et de la modification des champs de dates de leurs logiciels. Face à la mobilité requise pour compter dans la nouvelle économie de ce début de siècle, les conséquences de leur relative inertie apparaissent un peu comme une deuxième punition…

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PHILIPPE GRANGE