Passer au contenu

Le capital-risqueur EDF continue de miser sur la high-tech

Après avoir investi 42 millions d’euros dans différents fonds en 2001, EDF participe à Coventex, une entité de 60 millions d’euros dédiée aux nouvelles technologies. Le groupe y injectera 20 millions d’euros.

EDF lance un nouveau fonds de 60 millions d’euros, dédié aux NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). Baptisé Coventex, il investira dans la relation client, la logistique, l’optimisation des flux et le travail collaboratif.L’engagement du numéro 1 européen de l’électricité a de quoi surprendre. Mais c’est ignorer qu’EDF exerce une activité de capital-risqueur depuis plus de 20 ans. Dès 1978, le groupe lançait Electrinnova, avant de contribuer 3 ans plus tard à Sofinnova. “Très tôt, EDF a participé à des fonds de capital-risque afin d’exercer une veille technologique. Pas question pour autant d’investir dans une société intéressante du point de vue de la R & D qui ne le serait pas sur le plan capitalistique”, indique Jean-Philippe Larramendy, président du directoire d’EDF Partenaires Capital-Investissement, la société de gestion codétenue par EDF et Tocqueville International.Au total, EDF a investi 150 millions d’euros répartis dans 33 fonds, dont 28 de capital-risque. Aujourd’hui, le groupe injecte 20 millions dans Coventex, et fait appel à des institutions financières pour le solde. D’ores et déjà, il prévoit de lancer un autre fonds, dédié au hardware, qui pourrait être amené à financer des projets CPL (Courant porteur de ligne), rendant possible la connexion internet via le réseau électrique.Si la synergie entre le capital-risque et l’industrie n’est pas nouvelle, l’arrivée des NTIC a engendré une nouvelle vague de fonds dans le corporate venturing
(*). Fin 1999, Air Liquide a lancé Air Liquide Ventures. Doté de 40 millions d’euros, il s’inscrit dans un objectif industriel : proposer aux clients du groupe de nouveaux services. Toutefois, “la synergie avec le groupe ne doit pas faire oublier que le véhicule a aussi un objectif financier”, prévient François Feige, directeur général d’Air Liquide Ventures. Même écho chez Schneider Electric, dont le bras financier, Schneider Electric Ventures, doit permettre d’accéder à des briques technologiques. “Nous prenons une participation dans une jeune pousse, à condition qu’il y ait un débouché potentiel pour le groupe. Nous surveillons la domotique, le “wireless”…”, souligne Jean Netter, directeur du fonds doté de 50 millions d’euros. Chez Dassault Développement, la stratégie diffère : “Nous pensions que pour financer un projet industriel adossé au groupe, nous devions posséder un véhicule financier bien fait. Mais au fil du temps, nous nous sommes aperçus que les dossiers ne répondaient pas à notre stratégie industrielle. Nous avons alors décidé de faire de la branche Venture un véhicule financier indépendant”, précise Benoit Habert, président de Dassault Développement. Ces industriels ont raison de rester prudents. L’association NTIC, capital-risque et groupe industriel ne garantit pas le succès.
(*) Capital-risque industriel : financement de jeunes pousses par des grands industriels dans l’optique de fournir de nouveaux services.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hélène Puel