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Le blues des salariés européens

Un nombre croissant de salariés européens se désengagent de leur entreprise. Ce constat de l’enquête européenne menée par Towers Perrin peut inquiéter les managers, qui en seraient la cause première.

Décidément, rien ne va plus ! A l’heure où les rumeurs de réaménagement des 35 heures vont bon train, les salariés de six pays européens expriment clairement leur désengagement à l’égard de l’entreprise ou de l’administration qui
les emploie. 85 % d’entre eux sont modérément engagés ou pas du tout. C’est très peu en regard de leur rôle dans l’entreprise, surtout lorsque chantent les sirènes de la délocalisation !C’est en tout cas ce que révèle une enquête, réalisée par le cabinet de conseil Towers Perrin auprès de 15 000 salariés répartis entre l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Autre
révélation significative : parmi les salariés modérément engagés (65 %), six sur dix envisagent de quitter leur entreprise dès que la conjoncture le leur permettra. C’est dire combien ils rongent leur frein.Même s’ils donnent la priorité au bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie familiale, la raison la plus souvent invoquée comme étant à l’origine de leur malaise provient de leur manque de considération pour leur
management direct et de leur manque de confiance envers leur direction générale.Il y a là un vrai malaise, qui devrait inquiéter les directions des ressources humaines et les managers. Pourquoi embaucher à tant de frais si l’on ne sait ensuite ni motiver ses collaborateurs ni les retenir ? Pourtant, les
salariés sont clairs : ils ont un vrai désir de s’impliquer dans le succès de leur entreprise (70 %), voire de s’investir au-delà de ce qui est normalement attendu d’eux (62 %).Mais leur élan ne serait apparemment ni soutenu ni encouragé, si l’on en croit leur réaction vis-à-vis de leur hiérarchie directe : pour plus de 80 % d’entre eux, elle ne leur inspire que peu ou pas d’enthousiasme, ne leur
permet pas d’entreprendre des expériences formatrices, ne les encourage pas à prendre des initiatives, et, pire encore, ne fait guère preuve de confiance et de respect envers les autres.Dans ces conditions, on se sera pas étonné que les salariés mésestiment les entretiens de performance. Seuls 14 % admettent que leur hiérarchie les mène de façon juste et efficace.Même si cette étude émane d’un cabinet qui a tout intérêt que les problèmes soient nombreux pour aider à les résoudre, ses résultats amènent à s’interroger sur les capacités de management des entreprises.Entreprises dont font partie les sociétés high-tech, qui représentent 11 % des organisations interrogées.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique vendredi 1er octobre

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Anne-Françoise Marès*