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Le Blu-ray et Hadopi à la rescousse de l’édition vidéo

Les ventes de DVD et de Blu-ray sont reparties à la hausse en 2009. Une embellie que l’industrie de l’édition vidéo espère prolonger grâce à la lutte antipiratage mise en place avec la loi Hadopi.

L’industrie de l’édition vidéo souffle un peu. Après une baisse continue pendant quatre ans, le marché du DVD et du Blu-ray est reparti très légèrement à la hausse en 2009. Selon le SEVN (Syndicat de l’édition vidéo numérique), le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 0,5 % pour un montant total de 1,38 milliard d’euros, contre une baisse de 8 % en 2008.

En volume, les ventes ont progressé de 12 % pour atteindre 94 millions d’unités. Ces chiffres n’incluent pas le marché de la vidéo à la demande (VOD), « qui dépasserait les 80 millions d’euros en 2009 contre 53 en 2008 », indique le SEVN.

Le succès du Blu-ray, dont les ventes progressent de 135 % en volume, explique en bonne partie cette embellie. « C’est très encourageant, alors que nous sommes encore en phase de lancement de ce format », note Jean-Yves Mirski, délégué général du SEVN. Les ventes de lecteurs Blu-ray ont décollé en 2009, atteignant près de 300 000 unités, presque trois fois plus qu’en 2008.

La nouvelle chronologie des médias a aussi eu un effet bénéfique sur les ventes de fin d’année. « Des films comme Harry Potter et L’Age de glace 3 sont sortis en 2009 alors qu’on ne les attendait qu’en 2010 », précise Jean-Yves Mirski. Depuis le vote de la loi dite Hadopi, la diffusion des films en DVD et Blu-ray est en effet autorisée quatre mois seulement après leur sortie en salle, et non plus six mois.

Premiers messages d’avertissement à la fin du semestre

Mais Jean-Yves Mirski juge que ce raccourcissement ne permet pas d’endiguer le piratage des films, disponibles illégalement bien avant ce délai de quatre mois. La solution est ailleurs : « Nous attendons beaucoup de la loi Hadopi pour lutter contre la piraterie. Nous croyons que ce texte sera efficace même s’il est illusoire de penser que l’on peut éliminer totalement le phénomène. Il s’agit de rendre les choses plus compliquées pour les pirates» Le délégué général du SEVN estime que le taux de téléchargement illicite pourrait ainsi être ramené de près de 95 % à 20 %.

« Nous attendons la publication des derniers décrets Hadopi avant de passer à l’action. Nous sommes dans la dernière ligne droite. » Les premiers messages d’avertissement pourraient partir « à la fin du semestre », après le feu vert de la Cnil. Des discussions ont déjà eu lieu avec deux prestataires pour assurer le relevé des infractions. Comme dans le cas de l’industrie musicale, TMG et Advestigo sont sur les rangs.

« Cette campagne sera pour nous l’occasion de mieux communiquer sur les conséquences néfastes de la piraterie sur la production de films. C’est un domaine où nous n’avons pas été convaincants », reconnaît Jean-Yves Mirski. L’industrie aura droit à une séance de rattrapage dans quelques mois au moment où les premiers messages d’avertissement seront envoyés.

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Stéphane Long