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Le Blu-ray, ça change quoi pour vos oreilles ?

Si la haute-définition sur Blu-ray a permis à l’image de faire un bond en qualité, le spectacle sonore a lui aussi été amélioré grâce aux nouveaux formats proposés par Dolby et DTS.

Cela fait plus de dix ans maintenant que le son 5.1 fait partie de nos vies de technophiles. Rappelez-vous, c’était en 1997 avec l’arrivée du DVD (ne parlons pas des Laserdisc NSTC). Depuis, le son 5.1 s’est imposé comme le standard pour le home cinéma et est en passe de le devenir aussi pour la télévision (TNT, satellite, câble, ADSL).
Aujourd’hui, pas de bonne séance en vue sans une tonne d’effets multidirectionnels et sans basses capables de décoller la moquette ! Le son 5.1 est devenu une denrée incontournable.

Le son comme au cinéma, pour de vrai

Sauf que les pistes 5.1 Dolby et DTS commençaient sérieusement à se sentir à l’étroit sur DVD. Archi-compressées, limitées en résolution et en bande passante, elles ne pouvaient pas exploiter pleinement leur potentiel. Avec le Blu-ray et la haute-définition, le son 5.1 prend désormais une grande bouffée d’oxygène et nous permet d’entrer dans une autre dimension acoustique. Celle du son haute définition. Pour cela, Dolby et DTS ont développé de nouvelles technologies, dites « sans perte », garantissant à la fois un gain en définition et en bande passante ainsi qu’une augmentation du nombre de canaux disponibles.
Ces nouveaux algorithmes numériques sophistiqués permettent donc aujourd’hui à l’utilisateur d’obtenir chez lui, une copie identique (« au bit près », c’est ce que dit la pub) au master studio original. Il est ainsi possible d’entendre, sur son système home cinéma (pour peu qu’il soit équipé des bons décodeurs et bien calibré), ce que le Sound Designer et l’ingénieur du son ont créé en studio pour le cinéma… Une proposition qui ne se refuse pas.

Repousser les limites physiques du DVD

Jusqu’ici, les codecs utilisés par Dolby et DTS provoquaient inévitablement une compression et une réduction du nombre d’informations disponibles sur les bandes-son. Des limitations nécessaires pour adapter le signal à la bande passante et aux capacités physiques du DVD. Ainsi, le Dolby Digital 5.1 est limité en débit à 448 kbit/s et le DTS 5.1 à 1 500 kbit/s. C’est comme ça. Le DVD ne permet pas d’aller au-delà.
Le signal se retrouve à chaque fois filtré, trituré et comprimé. D’où un manque général de panache (notamment sur les dialogues), de profondeur, de précision et une dynamique en dents de scie. Les nouveaux formats HD vont heureusement remettre les choses dans l’ordre…

Dolby TrueHD : le son 7.1 plein pot

Le Dolby TrueHD propulse, en effet, le son multicanal à un niveau de qualité inédit. Garanti « sans perte » à 100 %, le format nouvelle génération Dolby fait grimper le débit jusqu’à 18 Mbit/s (en théorie). Un débit qui s’avère 40 fois supérieur à ce que nous offrent les pistes Dolby Digital 5.1 sur DVD ! Une telle différence, forcément, ça s’entend. Même avec une oreille néophyte. Le Dolby TrueHD est également capable de supporter jusqu’à huit canaux audio pleine bande (96 kHz/24 bits), alors que le Dolby Digital 5.1 EX s’arrête à six canaux discrets, plus un matricé (le fameux canal central arrière justement). Enfin, il est compatible avec certaines métadonnées (comme la normalisation des dialogues, le mode « Nuit » et les autres fonctions de contrôle de la dynamique).
Le seul problème, c’est qu’à l’heure actuelle, toutes les pistes Dolby TrueHD présentes sur Blu-ray ne décollent jamais au-delà de 6 Mbit/s, qu’elles sont encodées en 48 kHz/16 bits et en 5.1 dans 99 % des cas. Et même si le gain en qualité est déjà perceptible, beaucoup de progrès restent à faire pour tenir les promesses du départ.

Dolby Digital Plus : le son HD « allégé »

Dolby a également mis au point une version « lite » du Dolby TrueHD, le Dolby Digital Plus. Lui aussi est capable de supporter jusqu’à huit canaux séparés avec un débit variable allant jusqu’à 6 Mbit/s. L’objectif pour Dolby étant de proposer la qualité du Dolby Digital, mais avec un flux sonore prenant moitié moins de place. Mais attention, à débit égal, le Dolby Digital Plus fait mieux que le Dolby Digital simple et améliore la précision et l’envergure du champ sonore, rend les dialogues plus intelligibles et offre un gain en dynamique.
Utilisé parfois sur Blu-ray, mais surtout présent sur le terrain de la diffusion TV (satellite, câble, TNT, ADSL), le Dolby Digital Plus est également en train de se frayer un chemin sur Internet et d’offrir à la VOD (en streaming notamment) un lifting sonore des plus salvateurs.

DTS-HD Master Audio : le son « coup de poing »

DTS aussi a développé un nouveau format audio estampillé « sans perte », le DTS-HD Master Audio. Alors que le DTS actuel (DTS 5.1 classique ou DTS-ES 6.1) offre un débit fixe compris entre 768 kbit/s et (au mieux) 1,5 Mbit/s, le DTS-HD Master Audio, lui, est capable de fournir un flux à débit variable allant jusqu’à 24,5 Mbit/s. C’est seize fois mieux que le DTS standard plein débit !
Et là aussi, la différence est nettement perceptible. Plus de dynamique, plus de rondeurs, une meilleure gestion des basses fréquences, plus de précision dans les effets et de nuances dans les différents plans sonores, il n’y a pas photo.

Des promesses non tenues

Sans compter que le format accepte jusqu’à huit canaux séparés avec des fréquences d’échantillonnage allant jusqu’à 96 kHz et une profondeur de codage de 24 bits. Comme le Dolby TrueHD. Mais là encore, nous constatons que le débit promis n’est pas celui affiché et que le DTS-HD Master Audio sur Blu-ray reste en-deçà de ses possibilités. En effet, la plupart des pistes DTS-HD MA propose un débit compris entre 3 et 6 Mbit/s et seuls quelques rares titres sont en 6.1 (la saga Saw) ou 7.1 (Rush Hour 3 et La Belle au bois dormant, entre autres).

DTS-HD, la version « sans sucre »

DTS a également mis au point une version allégée de son format HD : le DTS-HD High Resolution Audio. Sa qualité se situe entre le DTS-HD Master Audio et le DTS actuel avec des débits constants et plus modestes qu’en DTS-HD Master Audio (de 1,5 à 6 Mbit/s), mais avec une résolution supérieure et toujours la possibilité d’offrir huit canaux séparés.

Et le PCM dans tout ça…

Enfin, n’oublions pas le PCM qui, lui aussi, est l’un des codecs sans perte supportés par le Blu-ray. Il propose également jusqu’à huit canaux séparés avec des débits (constatés cette fois-ci) de 6,9 Mbit/s.
Très présent au lancement du Blu-ray, le PCM a cependant tendance à disparaître progressivement au profit des deux formats poids lourds du secteur : le Dolby TrueHD et le DTS-HD qui constituent un vrai « plus » pour l’utilisateur. Qu’on se le dise : la HD c’est évidemment l’image, mais aussi le son !

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Eric Le Ven