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Le ballon électronique toujours pas qualifié pour la Coupe du monde de foot

La Fifa repousse à l’automne l’utilisation d’un ballon de foot équipé d’une puce radio pour régler certains litiges d’arbitrage.

Le but refusé à la France lors du match France-Corée du Sud, le 12 juin dernier, a relancé le débat sur l’emploi de la vidéo comme aide à l’arbitrage. Pour le président de la Fifa, Sepp Blatter, la solution ne fait
aucun doute : la smartball est la seule technologie capable de contrôler en temps réel si le ballon est entré dans les buts ou non.En 2002, la fédération a donc passé un accord avec Adidas, fidèle sponsor du football international, pour lancer la recherche sur la smartball. De son côté, l’équipementier allemand a fait appel à
Cayros AG, société allemande spécialisée dans les systèmes de détection en temps réel, ainsi qu’à la division Techniques de communication et d’information du Fraunhofer Institut, l’un des premiers instituts de recherche
allemands et européens.‘ Le principe de la smartball est simple, explique René Dünker, ingénieur du Fraunhofer Institut. L’aire de jeu est entourée de récepteurs radio et la balle est
équipée d’une puce émettant un signal qui permet de la localiser quasiment en temps réel. Le tout est géré par un terminal informatique qui retransmet la localisation de la balle sur un bracelet accroché au poignet de l’arbitre. En
principe, celui-ci sait donc immédiatement si la balle a passé la ligne de but ou pas. ‘

Mise au point laborieuse

Pourtant, malgré les efforts des quarante chercheurs qui travaillent sur le projet depuis plus de quatre ans, la technologie de la smartball n’est toujours pas au point. Celle-ci a été testée pour la première
fois en grandeur nature à l’occasion du Championnat du monde des joueurs de moins de 17 ans, qui s’est tenu en octobre 2005 au Pérou. Sans succès, car pas un des cent onze buts marqués pour l’occasion n’a été
l’objet de litige.Par ailleurs, le test prévu à l’occasion de la Coupe du monde des clubs au Japon, à la fin de l’année dernière, a été annulé ‘ pour des raisons techniques ‘ non précisées. Le
4 mars dernier, l’International Football Association Board (Ifab), conseil tout puissant du football mondial en matière de règlement, a donc préféré ne pas utiliser la technique pour le Mondial 2006, comme cela
avait été
prévu initialement.Du côté de Cayros AG, on est peu disert sur l’origine de ce contretemps. ‘ L’objectif assigné par la Fifa est d’aboutir le plus rapidement possible à une technologie fiable à 100 %,
et nous y travaillons ‘
, déclare Harmut Braun, le PDG de la société. Il est vrai que le système ne doit pas seulement fonctionner, mais aussi résister aux brutales frappes de balle d’un Roberto Carlos ou d’un
Michael Ballack. D’autant plus que d’autres applications sont déjà envisagées. A terme, on pourra l’employer pour les lignes de touche, voire pour évaluer si une faute a été commise à l’intérieur de la surface de
réparation.A l’avenir, le système de détection, dont l’installation devrait coûter près de 250 000 euros pour une utilisation limitée aux rencontres internationales et aux championnats nationaux, concernera aussi les
joueurs eux-mêmes. Des puces électroniques devraient être implantées dans leurs protège-tibias. Ce qui permettra de réunir de précieuses statistiques sur le parcours ou la vitesse d’un joueur pendant un match. Enfin, une fois rodée, la
nouvelle technologie pourrait équiper d’autres balles, celles de golf ou de tennis, par exemple.

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Thomas Schnee