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LDCom consolide les télécoms à toute allure

9 Télécom est la cinquième acquisition de la filiale de Louis Dreyfus, et vraisemblablement pas la dernière.

Après avoir avalé les opérateurs Squadran, Kaptech et Belgacom France, ainsi que le réseau de Kertel (cartes téléphoniques), LDCom reprend aujourd’hui 9 Télécom, filiale de Telecom Italia. Le mode opératoire peut surprendre, mais il devient classique dans les télécoms : c’est le vendeur qui paye pour céder sa filiale, en échange d’une entrée dans le capital de l’acheteur. L’opérateur historique transalpin entrera donc à hauteur de 7 % dans la filiale du groupe Louis Dreyfus via une augmentation réservée de capital. Telecom Italia apporterait quelque 200 millions d’euros, sans compter un abandon de créance envers 9 Télécom de l’ordre de 450 millions. Telecom Italia imite en cela son homologue Belgacom, qui avait pris 10 % de LDCom au moment de lui céder son activité française. Pour LDCom, ce type d’opération est tout bénéfice, puisqu’il absorbe des sociétés recapitalisées sans débourser un euro. Il devrait remettre le couvert d’ici à quelques semaines en prenant le contrôle de Firstmark, opérateur national de boucle locale radio, contre une entrée de Suez dans son capital (le chiffre de 18 % est évoqué).

Un inconnu incontournable

Jusqu’à récemment, LDCom était inconnu du plus grand nombre, bien qu’il ait tissé dans l’Hexagone depuis 1999 l’un des principaux réseaux de télécoms en fibre optique pour opérateurs. Aujourd’hui, cette entreprise très discrète, pour ne pas dire secrète, est devenue incontournable. LDCom, qui jurait ne pas vouloir sortir du marché des infrastructures, a rapidement mis les deux pieds dans les services aux entreprises, incité par les difficultés des opérateurs alternatifs. “Le marché a changé et nous ne pouvons pas nous en désintéresser. Si l’on veut en France un secteur alternatif pérenne, il faut contribuer à son succès et à celui des opérateurs”, nous confiait récemment un porte-parole de LDCom. Ce pari de créer un pôle doté d’une taille critique implique de nombreuses questions. Notamment celle de l’intégration (des réseaux et des équipes) d’autant de sociétés disparates et, en outre, déficitaires. LDCom affiche, pour l’instant, sa confiance en se disant doté d’“importants fonds propres et sans dettes “.

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Guillaume Deleurence