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Lavoisier, une autre alchimie

Présent sur Internet depuis 1995, l’éditeur scientifique Lavoisier entend faire sa place sur un marché prisé par les start-up. Doté de moyens largement inférieurs à ceux de ses concurrents, il n’en poursuit pas moins son apprentissage…

Patrick Fenouil, PDG de Lavoisier, éditeur et libraire spécialisé dans la diffusion d’ouvrages scientifiques et techniques, donne le ton : ‘ Devenir le site de référence de la librairie professionnelle en France, tel est notre objectif ‘.Lancé en 1995, lavoisier.fr en est aujourd’hui à sa troisième version, une quatrième étant prévue pour la rentrée. Fort d’une base de données de 650 000 publications, étrangères pour la plupart ?” soit 50 % d’articles supplémentaires par rapport à l’édition 1997 ?” Lavoisier ne craint pas la concurrence des grands sites généralistes, ni celle des services ouverts par les éditeurs.Cette base de données, gérée par six personnes depuis l’origine, est l’un des atouts majeurs du site. “Rien n’est automatique et même lorsque nous recevons des bandes magnétiques d’éditeurs, les corrections restent nombreuses et nécessitent une intervention humaine”, souligne Patrick Fenouil.En terme de chiffre d’affaires, la progression du site est constante. Après avoir enregistré 50 commandes en mars 1997, 100 en mars 1998, puis 200 en 1999, lavoisier.fr en totalise 600 cette année.

Des problèmes techniques résolus par l’hébergement en interne

La faible croissance de 1999 est imputable, selon Patrick Fenouil, à une saturation du serveur. Le nombre de hits était alors ” bloqué ” entre 120 000 et 150 000. Pire, cette année-là, le site est resté indisponible 4 mois à la suite de problèmes techniques que le prestataire de l’époque ne pouvait pas résoudre !Patrick Fenouil décide donc de recourir à une autre société et d’internaliser l’hébergement de son site. “Nous ne disposons pas des ressources d’une start-up ! Impossible donc de nous tourner vers une agence cotée alors que les prix proposés varient de 1 à 20. Nous avons retenu l’offre de l’entreprise marseillaise Wow qui correspondait davantage à nos moyens”, précise le PDG.Hébergé sur un PC relié à Internet par une liaison louée de 128 kbit/s, le site de Lavoisier s’appuie sur des logiciels gratuits pour son fonctionnement : Linux pour le système d’exploitation, PostgreSQL pour le SGBD et Apache pour le serveur Web. Le coût de cette version a donc été ramené à 800 000 francs (121 959 euros), contre 1 million de francs (152 449 euros) pour la précédente. En revanche, les frais de maintenance atteignent 1 million de francs.Ouvert en octobre dernier, le site actuel introduit une plus grande flexibilité. Une équipe de trois personnes l’anime davantage grâce, entre autres, à une mise à jour de la page d’accueil et des promotions régulières. Outre l’augmentation spectaculaire des commandes, le développement du marketing autour du site porte ses premiers fruits : le panier d’achats moyen renferme désormais quinze produits (contre dix auparavant) et de nouvelles clientèles effectuent des commandes en ligne.

Cette année, Lavoisier devrait confirmer sa présence sur le Web…

Bien que le rythme des ventes en ligne atteint 8 millions de francs par an, soit 14 % des commandes VPC de Lavoisier et 11 % de son chiffre d’affaires, le site n’est toujours pas rentable. Sa refonte régulière est certes coûteuse, mais le principal poste de dépense reste, pour Patrick Fenouil, l’entretien de la base de données, toutefois exploitée pour les activités de VPC traditionnelle de l’éditeur.Lavoisier devrait développer cette année la vente d’abonnements aux magazines scientifiques et adopter une communication plus agressive. Outre les mailings (1 million d’envois par an), le lancement de la quatrième version du site s’accompagnera d’une campagne de publicité dans la presse professionnelle.

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Alain Clapaud