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L’avenir de l’autoradio suspendu entre terre et ciel

L’équation technologique de la radio numérique automobile, mélange de diffusion satellitaire et terrestre, est résolue. Reste à financer son lancement en Europe.

L’association entre Alcatel Space, Worldspace et Towercast n’a a priori rien d’automobile. C’est pourtant à bord d’une voiture que le trio expérimente une solution de radio numérique via un système de diffusion mixte, satellitaire et terrestre.“À terme, l’objectif est de proposer à l’automobiliste européen un bouquet de plusieurs centaines de radios en qualité numérique qui l’accompagne sur tout le continent sans changement de fréquences, résume Hugues Salord, directeur général de Worldspace Europe. Depuis près d’un an, la formule existe commercialement en Amérique du Nord, et nous voulons l’acclimater en Europe.”Jusque-là, l’utilisation du satellite par l’industrie automobile se cantonnait au positionnement GPS, indispensable aux systèmes de navigation embarqués. Quant à la radio numérique par satellite, elle s’adressait principalement aux zones dépourvues d’infrastructures de diffusion terrestre, comme l’Afrique ou l’Asie. “L’expérience que nous menons sur Paris fonctionne d’ailleurs grâce à notre satellite Afristar, qui diffuse sur toute l’Afrique, mais qui couvre aussi le sud de l’Europe”, précise Hugues Salord. Quant à la partie diffusion terrestre, elle est assurée par un émetteur de Towercast, situé Porte de Bagnolet, dans le nord-est de Paris. “Les deux technologies de diffusion, satellitaire et terrestre, sont complémentaires, explique Christophe Cornillet, responsable ingénierie chez Towercast. Le satellite permet de couvrir 100 % du territoire, même les coins les plus reculés, mais reste confronté à des zones d’ombres en ville lorsque les immeubles interrompent le signal. La diffusion terrestre, pour sa part, se concentre sur les zones à forte densité car les coûts d’infrastructures d’une couverture totale rendraient la rentabilité hypothétique.”L’équation technologique est donc résolue, mais le modèle économique reste à trouver, d’autant que les investissements préalables devraient dépasser le millard d’euros. “Le lancement de deux satellites géostationnaires sur l’Europe est programmé en 2005, et la phase commerciale pour l’année suivante, explique Hugues Salord. Cependant, la clé de la réussite passera par l’implication de l’industrie automobile.”

L’exemple américain

Il s’agit en fait de suivre l’exemple des prédécesseurs américains : le consortium XM, qui revendique quelque 200 000 abonnés depuis le mois de septembre 2001, compte General Motors et Honda à son tour de table. Et son concurrent, Sirius, a signé des partenariats avec Ford, Daimler-Chrysler et BMW. L’Europe pousse l’imitation du modèle américain jusque dans le nombre de prétendants, puisquun opérateur luxembourgeois, Global Radio, a lancé son propre projet.

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Maxime Rabiller