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Laurent le pragmatique

Les (re) négociations sur l’UMTS n’ont pas seulement vu s’affronter les poids lourds de la république des affaires. Elles sont aussi symboliques des nouveaux rapports État-entreprises….

Les (re) négociations sur l’UMTS n’ont pas seulement vu s’affronter les poids lourds de la république des affaires. Elles sont aussi symboliques des nouveaux rapports État-entreprises.
Décor et acte I : sur fond de menace de récession généralisée, un secteur télécoms anémié et l’attente d’hypothétiques recettes basées sur une norme qui balbutie encore.
Acte II et première nouveauté : un patron français, installé à New York, menace un ministre de l’Économie et des Finances.
Acte III et seconde nouveauté : un ministre, conscient de la nécessité d’agir, malgré la maladresse commise à son encontre dans l’acte II. Laurent Fabius ne s’est pas drapé dans ses fonctions. Il n’a pas tenté de profiter d’une presse globalement défavorable aux man?”uvres de Jean-Marie Messier. En divisant par trois le prix d’une licence UMTS, Laurent Fabius a choisi le camp du pragmatisme. Comme le souligne Le Nouvel Hebdo, le lobbying ne se cache plus. Plus de faux-semblants ni d’apartés à l’abri de portes soigneusement capitonnées. La transparence gagne du terrain.Désormais toutes les grandes entreprises, en particulier dans le secteur TMT (télécoms, médias et technologies), disposent d’un responsable des ” relations extérieures “. Elles ont compris que, dans une société de l’information de plus en plus complexe, c’est l’expertise qui compte. Autrement dit, l’apport d’information auprès des relais d’opinion, hommes politiques, régulateurs et journalistes. Depuis la création de l’Autorité de régulation des télécommunications, Bouygues, Vivendi et France Telecom ont, de surcroît, trouvé un renfort inespéré dans leur tête-à-tête avec l’État. Faute de disposer toujours d’un pouvoir étendu, cette autorité a été prompte à se retourner contre son créateur. Il revient à l’État de savoir écouter et de réagir. En ce sens, Laurent Fabius vient de prouver qu’il était un ministre adapté à l’économie moderne.

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Jean-Jérôme Bertolus, directeur de la rédaction