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L’Asie, nouvel agitateur de la R&D internationale

Une étude de l’OCDE confirme la place prépondérante que détiennent désormais l’Inde et surtout la Chine dans ce domaine.

Le chinois Lenovo rachètera-t-il ST Microelectronics ? Capgemini, le fleuron des SSII françaises, passera-t-il sous la coupe de la SSII indienne Infosys ? Ces questions sont purement spéculatives, mais elles méritent
d’être posées.Car l’émergence de nouveaux pays ?” la Chine en tête ?” sur la scène mondiale de la recherche et du développement préoccupe beaucoup. Ainsi le rapport que vient de publier l’OCDE place la Chine au rang
de troisième acteur mondial en matière de R&D, tous secteurs économiques confondus, derrière les Etats-Unis et le Japon. Elle disposait même, en 2003, de la deuxième plus grande population de chercheurs avec 862 000 scientifiques
 ?” derrière les Etats-Unis, mais devant son voisin japonais.En France, selon des données fournies par un rapport de Futuris, une initiative visant à mobiliser les acteurs de la recherche, on estime à quelque 22 000 le nombre de chercheurs en technologies de l’information et de la
communication, issus des secteurs public et privé. Il ne s’agit que d’une donnée quantitative, mais elle s’avère quand même bien maigre.Dans l’Hexagone, certains industriels et institutions publiques ont compris qu’il fallait réagir. Ainsi l’Inria cherche-t-il à attirer des chercheurs étrangers, de Chine ou d’ailleurs.
‘ En matière d’informatique médicale, par exemple, nous en sommes au même stade que l’Asie, le Brésil ou l’Afrique du Sud. En collaborant avec eux, nous contribuons à aider la santé à travers le
monde ‘
, analyse Marc Thiriet, chercheur à l’Inria.Du côté des industriels, cette tendance lourde s’avère à la fois une opportunité et une menace. Une opportunité parce que ces nouveaux marchés peuvent être source de croissance. Ainsi le groupe Beaumanoir, spécialisé dans la
distribution du textile, a-t-il préféré s’appuyer sur un éditeur français spécialisé dans les applications verticales, Cylande, pour se développer en Chine. La raison : accélérer l’adaptation du logiciel aux besoins
locaux.

L’eldorado asiatique

Le dynamisme du marché asiatique pourrait pousser le français Cegid à y implanter de nouveaux centres de R&D. ‘ Aujourd’hui, toute notre R&D est délocalisée en province, s’amuse à
répéter Patrick Bertrand, le directeur général de l’éditeur. Mais l’implantation de nouveaux centres de recherche en Asie sera un axe de réflexion dès l’instant où nous aurons décidé de développer nos activités sur
place. ‘
D’autres industriels français ont entamé une démarche de coopération avec la Chine.Il y a un an, le CEA, le ministère chinois de la Science et de la Technologie, Bull et ST Microelectronics
se sont associés pour développer une plate-forme informatique ouverte, basée sur Linux, et adaptée aux spécificités chinoises. Mais la France n’est pas le seul pays concerné.
Les Etats-Unis le sont aussi. L’exemple de Bai-du, le Google chinois, qui a fait une entrée triomphante au Nasdaq cet été, l’illustre à lui seul. Ou de HP, qui va ouvrir un centre de R&D dédié à la sécurité.

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Ludovic Arbelet