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L’AS/400 rajeunit encore pour résister à la vague Wintel

IBM toilette son mini vedette pour le remettre dans la course face aux serveurs x86. Objectif : limiter la migration vers Windows et, surtout, attirer de nouveaux clients.

On pourrait l’appeler le ph?”nix. Celui qui renaît maintes fois de ses cendres. Mais l’AS/400, devenu iSeries en 2000, n’en finit pas de rajeunir. On imaginait qu’IBM allait doucement l’abandonner,
le laisser disparaître, voire le fusionner avec les serveurs pSeries, avec lesquels il partage son processeur. Eh bien non, le vénérable mini poursuit sa cure de jouvence : nouveau système d’exploitation, processeurs double c?”ur,
nouvelle tarification. Les machines ont même un nouveau nom : System i5, juste au moment où l’on commençait à s’habituer à iSeries. Et pour ne rien gâcher, elles seront aussi moins chères en entrée de gamme pour mieux résister à
la déferlante des serveurs Wintel.Car c’est le gros problème de l’AS/400. La plate-forme est plébiscitée par ses utilisateurs, mais ses tarifs soutiennent mal la comparaison face aux serveurs à processeurs Intel ou AMD. Même les plus fidèles finissent
souvent par délaisser leur machine ‘ sans souci ‘ au profit d’une autre au meilleur rapport performances/prix. Alors, IBM s’emploie à freiner l’hémorragie en dopant son mini et son écosystème. Il y a un
an, il lançait le programme Initiative for Innovation afin d’inciter les éditeurs à développer pour son mini.Apparemment, l’initiative est un succès : 600 nouvelles applications sont venues grossir le catalogue en 2005. Le clan i5 aurait même recruté 2 500 nouveaux adeptes l’an dernier. Mais de l’aveu
même d’IBM, la majorité du parc n’a pas la puissance suffisante pour motoriser les applications Java et Websphere les plus modernes.

Un accélérateur qui revient moins cher

Pour y remédier, la gamme accueille donc le tout dernier Power5+ à double c?”ur, censé augmenter les performances de 33 %. L’entrée de gamme 520 troque, par exemple, son vieux Power5 à 1,5 GHz contre un modèle double
c?”ur à 1,9 GHz. Le haut de gamme 570, lui, a la primeur d’accueillir le Power5+ à 2,2 GHz, toujours attendu sur les serveurs Unix pSeries.Bonne nouvelle, IBM a enfin doté ses machines d’une sorte de capacité à la demande qui rend la montée en puissance moins pénalisante. L’astuce se nomme i5 Accelerator et triple la puissance de traitement
‘ batch ‘ à l’aide d’un simple mot de passe, tout en restant dans la même tranche de facturation logicielle. De quoi essayer de nouveaux types de traitement sans changer de machine ou risquer de voir ses
factures exploser.L’accélérateur revient d’ailleurs moins cher qu’une mise à jour matérielle. Un exemple : dans la précédente génération de 520, le modèle de base, vendu 8 200 dollars, affichait une performance de
30/500 CPW (Commercial Processing Workload, ou traitements batch/traitements interactifs en mode terminal). La mise à jour vers le modèle affichant 60/2 400 CPW coûtait 24 700 dollars avec une bascule de tranche de tarification
logicielle.

Partager stockage et administration

Avec l’accélérateur, on passe du modèle 30/600 CPW, commercialisé à 8 300 dollars, au modèle 30/3 100 CPW en payant simplement une clé d’activation de 13 500 dollars, tout en conservant les
mêmes coûts de licence. Seule différence : la puissance de traitements interactifs en mode terminal reste la même. Un moindre mal, car la nouvelle version du système i5 V5R4 réunit dans un même moteur les outils Webfacing et Host Access
Transformation (Hats). Les applications ‘ webifiées ‘ peuvent ainsi interagir avec celles en mode terminal 5250, ce qui consomme beaucoup moins de ressources ‘ interactives. ‘Ces machines et le nouveau système seront présentés le 14 février. En mai, IBM dévoilera le nouveau module d’intégration des serveurs x86. Le connecteur propriétaire est abandonné au profit du standard iSCSI. Un
serveur i5 pourra donc désormais s’interfacer avec les serveurs lames d’un Bladecenter. Et les machines Windows et i5 partager leur stockage et leur système d’administration. De quoi renforcer encore les i5 dans leur rôle
de serveurs de consolidation et de supervision d’environnements Windows ou Linux.IBM en profite aussi pour soigner les développeurs RPG. Le nouveau système inclut une version allégée de Websphere Development Studio Client. Ici, pas de Java ni de Websphere. Juste de quoi éditer, compiler et déboguer des applications
RPG et Cobol. Les puristes apprécieront. Selon IBM, ils sont encore près de 20 % à ne se focaliser que sur ces développements. L’environnement épuré n’a ainsi besoin que de 256 Mo de mémoire. Il reste toutefois moderne avec
une version RPG IV désormais capable de gérer les données XML et d’effectuer des accès libres aux formats de bases de données SQL.Ce toilettage de l’ex-AS/400 le rend-il plus compétitif ? Certainement un peu. Surtout si l’on considère qu’il s’agit d’une offre totalement intégrée. Reste à savoir s’il attirera de
nouveaux clients et s’il empêchera les actuels de lorgner les serveurs AMD et Intel.

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Anicet Mbida