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L’ART empêtré dans le dossier Fortel

En attribuant une licence nationale à Fortel, l’ART avait créé la surprise. Aujourd’hui, l’Autorité cherche à retomber sur ses pieds.

C’est peu dire que l’ART avait surpris en désignant Fortel comme lauréat de la seconde licence nationale de boucle locale radio. “Concours de beauté”, répondaient inlassablement ses responsables à ceux qui mettaient en doute la pertinence de ce choix. Crédulité, est-on tenté de leur répondre aujourd’hui. De fait, la précarité financière d’UPC, l’un des deux principaux actionnaires de Fortel, était un secret de polichinelle. “UPC a un actionnariat extrêmement fort”, rétorquait l’Autorité en faisant implicitement référence à Microsoft (qui, certes, détient 7 % d’UPC, mais semble avoir d’autres chats à fouetter). Le même scepticisme était de mise quant au profil d’UPC en tant qu’opérateur industriel du projet. Il suffisait alors de sonder les abonnés à Médiaréseaux, sa filiale française qui opère dans l’est de la région parisienne, pour se faire une idée de la médiocrité de ses services (télévision par câble, accès à Internet et téléphonie).

Un choix plus que discutable

“Nous avons attribué une cinquantaine de licences, et il y a un opérateur qui se retrouve au tapis “,, s’efforce de relativiser un membre du collège de l’ART. Un peu court, s’agissant de l’un des deux opérateurs nationaux ! Autre argument : officieux, la présence, aux côtés d’UPC, d’un actionnaire français, Marine-Wendel et son fonds d’investissement Alpha (2 structures pilotées par Ernest-Antoine Seillière, le président du Medef), disposant d’importantes ressources financières. Il n’empêche, Marine-Wendel ?” qui a aujourd’hui bien d’autres soucis ?” n’avait aucune crédibilité dans les télécoms. Bref, on a beau retourner le problème, le mystère du choix de l’ART reste entier. La situation est d’autant plus embarrassante pour l’Autorité que dette dernière s’était déjà distinguée en attribuant un préfixe, le ” 5 “, à un opérateur (Omnicom) que ses fondateurs se sont empressés de revendre, au prix fort, à peine dix-huit mois plus tard. Une issue au goût amer, tant au niveau industriel qu’au niveau de la gestion d’une ressource rare.

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Henri Bessières