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L’arroseur arrosé

La première version de la bande-annonce de Tomb Raider, le film, est depuis peu disponible sur Internet. L’occasion de s’émerveiller, une fois de plus, devant la créativité hollywoodienne!

Le film montre une Lara en pleine forme (oui, j’évite volontairement l’habituel jeu de mots qui consiste à écrire ” pleine forme ” au pluriel…) courant plus vite que le vent, sautant plus haut que Sergei Bubka et tirant plus vite que Lucky Luke. Le montage, rythmé, fait la part belle aux effets spéciaux, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Matrix, où la caméra tourne autour des personnages figés à l’écran…S’il ne s’agit que d’une ébauche, cette bande-annonce montre clairement la voie que semble vouloir suivre Hollywood pour ce film : oubliée l’aventurière zélée, Lara est devenue une véritable superwoman. Charmante, certes ?” le doute n’est plus permis, Angelina Jolie convient vraiment bien au rôle ?”, mais une superwoman tout de même. C’est toute la substantifique moelle du jeu qui est passée à la trappe !Il n’y a pourtant pas de quoi s’étonner : on a l’habitude de ces adaptations fantaisistes dont Hollywood a le secret. Livres, bandes-dessinées, remakes… à chaque fois, ou presque, le résultat est décevant. Pourquoi en irait-il autrement du jeu vidéo ?En un sens, c’est un petit peu la réponse du berger à la bergère. Combien de jeux adaptés de séries télévisées ou de films se sont-ils révélés décevants ? Fut une époque, Océan et US Gold ?” paix à leur âme ?” étaient les champions toutes catégories des adaptations bâclées, réalisées à la va-vite pour profiter au plus vite d’une licence prestigieuse. D’Astérix à Alien, en passant par Batman ou Predator, ils nous en ont pondu, des catastrophes ! Aujourd’hui, on est plus respectueux de l’?”uvre originale. Regardez Taxi 2, par exemple : à film mauvais, jeu mauvais !Il n’y a guère que lorsque les créateurs de jeux eux-mêmes se lancent dans la réalisation cinématographique que l’on obtient un film correct. Ainsi, les frères Roberts n’ont laissé à personne d’autre qu’eux-mêmes le soin d’adapter à l’écran leur saga Wing Commander. Le succès n’a certes pas été au rendez-vous mais, au moins, l’esprit original du jeu était respecté.Mais patience. Si le rapprochement du cinéma avec le jeu vidéo n’est pas un phénomène récent, il est cependant en train de prendre une nouvelle tournure. Ce n’est pas un hasard si des grands noms d’Hollywood, Steven Spielberg et John Woo en tête, se lancent dans la conception de jeux. L’avenir risque d’être plus radieux que le passé et le présent… Qui sen plaindra ?Prochaine chronique le mardi 2 janvier

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Stephan Schreiber