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L’architecture Numa fait l’unanimité… moins une voix

La technologie Numa séduit les constructeurs de serveurs. IBM a pour objectif de doper sa gamme RS/6000, tandis que HP et Bull cherchent à répondre à un besoin de puissance. Seul Sun Microsystems boude cette technologie.

Numa (Non-uniform memory access) a su s’attirer les faveurs des serveurs multiprocesseurs. Le rachat de Sequent par IBM n’est certainement pas étranger à ce phénomène. Big Blue compte sur cette opération pour redonner une seconde jeunesse à ses serveurs RS/6000.
En effet, l’intégration de la technologie Numa aux familles RS/6000 (dotées du processeur PowerPC) et Netfinity (équipées d’Intel) est l’une de ses priorités.

IBM compte sur Numa pour harmoniser son offre

Les premiers serveurs Numa non-Sequent devraient voir le jour en 2002 et 2003. IBM souhaite adapter cette technologie pour en faire bénéficier les processeurs PowerPC.
Les premiers travaux sur le sujet ont été menés avec Bull. Le constructeur français en a d’ailleurs vendu la propriété intellectuelle au géant américain. Les ingénieurs travaillent déjà sur un jeu de composants IA-64 commun aux deux plates-formes, qui intégrera la technologie Numa. Baptisé Summit, ce chipset servira de base au développement des prochains serveurs d’IBM, sur Itanium (le premier processeur 64 bits d’Intel), puis sur Mac Kinley (successeur de l’Itanium), comme sur PowerPC. IBM ne semble pas trouver de limite à la technologie Numa. Il évoque aussi la possibilité de l’utiliser dans ses serveurs S/390 à l’horizon 2004.
Après avoir ignoré l’architecture IA-64, la société américaine revient donc sur sa décision. Elle a rattrapé son retard avec l’acquisition de Sequent et se retrouve avec des gammes de serveurs dont les fonctions respectives ne manquent pas de redondance. D’ici à la fin de l’année, IBM aura, en effet, inscrit à son catalogue une offre SMP crossbar, sur PowerPC avec AIX ; une solution Numa, sur base Intel IA-32, puis IA-64, sur Monterey ; et, enfin, un système MPP (Massively parallel processing), sur PowerPC avec AIX et SP2.
Pour tenter de rendre cohérent l’ensemble, Monterey sera le système d’exploitation Unix pour l’entrée de gamme, pour la base Intel Numa (Sequent) et pour RS/6000/PowerPC. Il doit permettre de récupérer les investissements applicatifs des clients. Grand consommateur du système d’exploitation AIX et ayant pris part au développement de sa version multiprocesseur, Bull adoptera Monterey. Il recommande d’ailleurs à ses clients de continuer leur développement sur AIX.

Bull et HP cherchent à gagner en performance

En revanche, sa stratégie concernant Numa se rapproche plus de celle de HP que de celle d’IBM. Partant du constat que l’utilisation d’architectures Numa dans le spectre des performances des SMP n’est pas un bon choix (le rendement des SMP étant meilleur), les serveurs reposant sur cette technologie répondront avant tout à un besoin de puissance.
HP a clairement opté pour cette approche. Pour le constructeur californien, la brique de base des solutions Numa n’est plus le traditionnel module Intel à quatre processeurs, mais un serveur Série V. Quatre Série V peuvent être associés, formant ainsi l’offre SCA (Scalable Computing Architecture). Ces serveurs sont liés entre eux par des connexions à haute vitesse, à 3,8 Go/s. Quatre systèmes de trente-deux processeurs sont alors couplés, et cent vingt-huit processeurs sont disponibles dans un seul espace d’adressage. En effet, une simple copie de HP-UX 11 fonctionne sur les n?”uds couplés.

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Xavier Bouchet