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L’Année des millions, ou comment l’amour m’a sauvée de la fortune

La fulgurante ascension d’un site, de la gloire médiatique de ses fondatrices aux avaries managériales, en passant par les campagnes de pub délirantes, la rouerie des investisseurs et les soucis techniques à répétition.

Attention, c’est un roman ! Chine Lanzmann, cofondatrice du portail féminin Newsfam, “démissionnaire” en janvier 2001, n’a pas pris le risque de se faire attaquer en diffamation par son ex-associée, Alexandra de Waresquiel, ou par les bailleurs de fonds du site, Apax Partners en tête. Son “Année des millions” est une fiction, pas un documentaire.Et si le sujet, les héroïnes, et l’intrigue euphorico-catastrophique du livre ressemblent étrangement à la réalité de l’aventure start-uppienne de l’auteur, c’est qu’il faut bien puiser son inspiration quelque part ! C’est donc l’histoire de deux amies, Chance Verneuil et Isalou Lavallière, la première venue de la télé ?” comme Chine, ex-présentatrice de Cyberculture sur Canal Plus ?” l’autre de la presse féminine.Elles ont l’idée du siècle ?” créer le premier portail féminin du web français ?”, mais aucune expérience de l’entreprise. Rien qui les empêche de lever 7,6 millions d’euros à la vitesse de la lumière, et d’embaucher, sur leur bonne mine, une grosse équipe de développeurs et de managers.Le livre détaille la fulgurante et virtuelle ascension du site, la gloire médiatique de ses fondatrices, les campagnes de pub délirantes, mais aussi la rouerie des investisseurs, les soucis techniques à répétition, les avaries managériales, et les coups bas entre copines.Le tout enrobé dans une histoire d’amour aussi mièvre que la plume de Chine Lanzmann, qui produit ici du sous-Bridget Jones. Morceaux choisis : “Formidable ! Il sait comment racheter un concurrent. Je suis sous son charme de guerrier de la finance” ; “Il a éteint son portable ! Ça c’est une preuve. Peut-être pas une preuve d’amour, mais une preuve d’attention et de délicatesse.”La romancière se jure féministe, mais ses héroïnes sont deux “nunuches” du business, plus exaltées par le shopping avenue Montaigne que par la rédaction d’un business plan. Comme si internet par les femmes, ce n’était pas pour demain…

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SJG