Ces projets méritent d’être amplement détaillés, car ils ressortent d’une démarche assez originale par rapport à toutes celles que nous avons déjà présentées dans ces colonnes.Landtel, tout d’abord, n’a pas voulu constituer de consortium afin de préserver l’efficacité de ses prises de décision. Son fondateur et actionnaire majoritaire est Laurence Zimmermann, pionnier des technologies radio large bande aux Etats-Unis. Pour autant Landtel n’est pas un opérateur nord-américain. Seule l’Europe l’intéresse. Avant la France, il avait déjà remporté en Allemagne des licences BLR dans 13 des 15 plus grands centres urbains du pays, soit 11 millions d’habitants. Ces licences seront exploitées par sa filiale Deutsche Landtel, qui proposera également des services DSL dégroupés à 8 millions d’habitants supplémentaires. L’opérateur sera également candidat en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. Mais il s’était interdit de participer à la vente aux enchères des licences BLR suisses. “Nous ne voulons pas investir dans l’acquisition de licences au détriment de la réalisation des infrastructures”, explique Laurence Zimmermann. Au lieu de construire des boucles locales radio, et grâce à l’acquisition de Telliance AG (groupe RWE), Landtel déploiera donc en Suisse un réseau interurbain, pour proposer ensuite à partir de septembre prochain des services SDSL dégroupés.“Dans aucun pays, poursuit Laurence Zimmermann, nous ne nous présenterons comme opérateur national, mais toujours comme un opérateur régional. Nous aurons partout un ancrage régional avec une offre de contenus régionaux, mais tout en ayant une vision européenne. La France, l’Allemagne, l’Europe sont pour nous un seul et même marché, dont l’unité de base est la région. L’ambition d’être opérateur national est contradictoire avec l’ambition paneuropéenne. Nous viserons les utilisations émergeantes de l’Internet des TPE et des professionnels, et non pas des PME déjà établies. Nous proposerons des applications en ligne ainsi que des plates-formes hauts débits sécurisées pour les ISP virtuels.”En Allemagne, Landtel a sélectionné après appel d’offres Alcatel et Cisco Systems pour ses fournisseurs, et Cap Gemini pour la maîtrise d’?”uvre du système d’information client et la facturation. Un partenariat a également été conclu avec Bertelsmann Broadband GmbH pour tester des contenus vidéo interactifs pour les entreprises dans la région de Leverkusen.En France, le déploiement sera réalisé par Sofrer, société qualifiée par Alcatel et très expérimentée grâce au GSM dans l’exploitation des points hauts. Aux particuliers, l’opérateur proposera dès l’an prochain une offre groupée, comprenant la téléphonie et l’accès Internet illimité au débit minimum garanti de 64 kbit/s pour 206 francs ttc par mois, avec des communications locales gratuites dans certaines conditions.Aux professionnels et entreprises, il proposera une gamme complète de services voix/données, accompagnée d’une politique tarifaire volontariste et d’une offre de services à forte valeur ajoutée. Ainsi, pour les entreprises de 1 à 5 postes, l’offre groupée comprendra, pour 229 francs ht par mois et par poste, la téléphonie et l’accès illimité à l’Internet au débit minimum garanti de 64 kbit/s par poste. Suivra ensuite une offre d’accès Internet haut débit pour les établissements scolaires.Dans ses 7 régions, Landtel couvrira 40 agglomérations de plus de 30 000 habitants, soit plus de 700 000 PME et TPE. Il installera plus de 600 émetteurs et investira près de 2 milliards de francs d’ici à 2004.En juin dernier, Landtel a profité d’une augmentation de capital de 75 millions d’euros, apportés par Hicks Muse (53,5 millions d’euros), Palamon (106 millions d’euros) et ING Barings (5,4 millions d’euros). Cette augmentation le dispensera d’une introduction en Bourse.Landtel France est dirigé par Laurent Abril, ancien président et fondateur en 1996 du câblo-opérateur Cité Interactive SA, aujourd’hui filiale du groupe UPC ( www.landtel.de).
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